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Procès Morsi : "Je suis le président de la République d'Égypte"

Prévu lundi 4 novembre, le procès de Mohamed Morsi a été ajourné au 8 janvier, quelques heures après son ouverture en présence de l'ancien président issu des Frères musulmans. Il est poursuivi pour incitation au meurtre de manifestants.

Initialement prévu lundi 4 novembre, le procès de Mohamed Morsi, président égyptien déchu par l'armée l'été dernier, a été ajourné au 8 janvier, moins d'une heure après son ouverture en présence de l'ancien chef d'État issu des Frères musulmans.

Mohamed Morsi, arrivé en hélicoptère, a contesté sans surprise l'autorité de la cour et son renversement. "Je suis le président de la République d'Egypte et ce tribunal est illégal, a-t-il ainsi clamé à ses juges. "C'était un coup d'État militaire, les leaders de ce putsch devraient être jugés", a-t-il également lancé. Il est entré sous les applaudissements et aux cris de "À bas le régime militaire!" lancés par deux dirigeants de la confrérie des Frères musulmans, Essam al-Erian et Mohammed al-Beltagui, présents à ses côtés dans le box grillagé des accusés.

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"Une audience chaotique"
Procès Morsi : "Je suis le président de la République d'Égypte"

Détenu au secret depuis son renversement le 3 juillet dernier, Mohamed Morsi n'était pas apparu en public avant ce lundi matin, à l'école de police située près du Caire, où devait se dérouler son procès. Dans la salle d’audience, les caméras et téléphones portables étaient interdits.

Morsi et 14 autres dirigeants de la confrérie des Frères musulmans sont jugés au Caire pour incitation au meurtre et à la torture de manifestants devant le palais présidentiel le 5 décembre 2012.

Les raisons pour lesquelles l'audience a été suspendue n'ont pas été clairement établies à ce stade.

Plusieurs hypothèses sont toutefois relayées par les médias. La chaîne Nile TV explique que le juge a pris sa décision pour contraindre Morsi à comparaître dans un uniforme de prisonnier ; une autre chaîne publique ainsi que la radio indiquent pour leur part que le procès a été ajourné parce que les accusés perturbaient l'audience en chantant.

Morsi et ses coaccusés sont passibles de la peine de mort ou de la réclusion criminelle à perpétuité. En milieu de journée, des accrochages limités ont eu lieu dans la journée devant la Cour de cassation : des partisans et opposants de Morsi s'échangeant des jets de pierres. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser, selon un correspondant de l'AFP sur place.

L'acte d'accusation se réfère à la mort de dizaines de personnes lors d'affrontements entre Frères musulmans et opposants qui protestaient contre un décret étendant les pouvoirs de Mohamed Morsi, élu six mois plus tôt.

Avec dépêches