![Municipales au Kosovo : un scrutin marqué par des violences entres Serbes Municipales au Kosovo : un scrutin marqué par des violences entres Serbes](/data/posts/2022/07/18/1658167247_Municipales-au-Kosovo-un-scrutin-marque-par-des-violences-entres-Serbes.jpg)
Des incidents ont émaillé les élections municipales dans le nord du Kosovo, un territoire à majorité serbe. Belgrade - qui ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo - espère que ce scrutin facilitera son adhésion à l'UE.
Considérées comme un test, les municipales au Kosovo n'ont pas remporté un grand succès. Le scrutin, organisé dimanche 3 novembre, a été marqué par une très faible participation dans les zones serbes et par des violences.
Le vote constituait un test pour la mise en œuvre de l'accord de normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, et il a été observé de près par l'Union européenne. Le principal enjeu était précisément la participation des Serbes du nord du territoire, qui jusqu'à présent ont toujours rejeté l'autorité kosovare. Comme Belgrade, ils ne reconnaissent pas l'indépendance proclamée en 2008.
En juillet 2013, le Kosovo avait été formellement reconnu par 99 États, représentant l’essentiel des grandes démocraties (dont 22 des 27 États membres de l’Union européenne et tous les membres du G7).
Le Kosovo est membre du FMI, de la Banque mondiale, de la BERD et de la Banque de développement du Conseil de l’Europe, mais il ne fait pas partie de l'Organisation des Nations unies (ONU). Pour le devenir, l'entité doit obtenir le soutien de 9 membres du Conseil de sécurité sur les 15, en comprenant l'avis favorable des 5 membres permanents, puis obtenir à l'Assemblée générale un avis positif à la majorité des deux tiers (des 193 membres).
Violences et intimidations
Ces heurts entre Serbes ont été si importants à Kosovska Mitrovica, principale ville du nord du territoire, que le scrutin a dû être interrompu. Des extrémistes cagoulés ont pénétré dans un bureau de vote, agressé le personnel du bureau et des électeurs et ont détruit les urnes avant de s'enfuir. Un candidat à la mairie de Kosovska Mitrovica, Krstimir Pantic, a déclaré à la presse qu'une femme avait été sérieusement blessée lors de cet incident.
Tout au long de la journée, aux alentours des bureaux de vote dans cette ville, des groupes de Serbes nationalistes hostiles à la participation serbe au scrutin ont conspué et insulté ceux qui s'y rendaient.
Faible taux de participation dans les zones serbes
Bien qu'encouragés par Belgrade à participer au scrutin pour la première fois depuis l'indépendance proclamée en 2008 par les Kosovars albanais et non reconnue par la Serbie, les Serbes du Kosovo ont peu voté. Quatre heures avant la fin du vote prévue à 18h00 GMT, le taux de participation dans les zones serbes ne dépassait pas 13%.
Pour un partisan du boycott, Igor Vojinovic, refuser le vote était "la seule manière de sauver l'État serbe" dans le nord du Kosovo. "Ces élections ne servent qu'à appliquer l'accord de Bruxelles, qui est une trahison du peuple serbe", a-t-il déclaré à l'AFP.
Après ces incidents, le porte-parole de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Nikola Gaon, a indiqué que l'OSCE, chargée d'aider au bon déroulement du scrutin, avait retiré son personnel de Kosovska Mitrovica pour des raisons de sécurité.
À Belgrade, le Premier ministre serbe Ivica Dacic a dénoncé "les menaces et les appels au boycottage qui mettent en danger la survie des Serbes au Kosovo".
Car le boycott du scrutin par les Serbes pourrait avoir pour conséquence l'arrivée de représentants albanais aux commandes des municipalités à majorité serbe. Les partis kosovars ont en effet présenté des listes dans toutes les circonscriptions du nord du Kosovo.
La Serbie, qui espère ouvrir prochainement des négociations d'adhésion à l'UE, avait encouragé pour la première fois la participation de la communauté serbe, car le bon déroulement du vote était une condition à la poursuite de son rapprochement avec Bruxelles.
Avec dépêches