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La responsable de la commission du Renseignement au Sénat américain prône une refonte des opérations d’espionnage après les révélations sur les écoutes de dirigeants européens par l'Agence nationale de sécurité (NSA).

L’onde de choc des révélations sur le programme d’espionnage de la NSA en Europe a atteint le Sénat américain, lundi 28 octobre, avec l’annonce par la responsable de la commission du Renseignement d’un "réexamen majeur de tous les programmes d’espionnage". La sénatrice démocrate Dianne Feinstein s’est également déclarée "farouchement opposée" à l'espionnage de dirigeants alliés des États-Unis.

Audition des dirigeants de la NSA devant le Congrès américain

Plusieurs hauts dirigeants du renseignement américain, dont le directeur de l’Agence nationale de la sécurité, doivent être entendus mardi par une commission de la Chambre des représentants après l’indignation provoquée par les récentes révélations sur la surveillance menée par la NSA.

Le directeur général de l’agence, Keith Alexander, son adjoint Chris Inglis, le directeur du renseignement américain, James Clapper, et le vice-ministre de la Justice, James Cole, seront entendus à partir de 13h30 (17h30 GMT) lors d’une audience publique devant la commission du renseignement de la Chambre des représentants.

Source: REUTERS

"Il m'apparaît clairement que certaines activités de surveillance ont été menées pendant plus de 10 ans sans que la commission sénatoriale sur le Renseignement n'en soit informée de manière satisfaisante", a déclaré la démocrate. "Le Congrès a besoin de savoir exactement ce que notre communauté du renseignement fait, a-t-elle ajouté. À ce titre, la commission va lancer un réexamen majeur de tous les programmes d'espionnage."

"En ce qui concerne la collecte de renseignements sur les dirigeants des alliés des États-Unis - dont la France, l'Espagne, le Mexique et l'Allemagne - je le dis sans équivoque : j'y suis farouchement opposée."

Relations diplomatiques empoisonnées

"À moins que les États-Unis ne soient engagés dans un conflit avec un pays ou qu'il y ait un besoin urgent pour ce type de surveillance, je ne pense pas que les États-Unis devraient recueillir des données sur les appels téléphoniques ou les emails de présidents ou de Premiers ministres amis", a poursuivi l'influente sénatrice démocrate.

"D'après les éléments dont je dispose, le président Obama n'était pas informé du fait que les communications de la chancelière Angela Merkel étaient recueillies depuis 2002. C'est un gros problème", a-t-elle ajouté.

La tempête provoquée par une cascade de révélations sur les écoutes de l'Agence nationale de sécurité (NSA) en Europe n'avait pas faibli lundi en Espagne, où selon le quotidien espagnol "El Mundo", plus de 60 millions d'appels téléphoniques ont été espionnés en un mois, mais aussi en Allemagne, où les révélations sur l'espionnage présumé d'un téléphone portable de la chancelière ont créé un choc.

Réagissant aux déclarations de Dianne Feinstein, la Maison Blanche s'est contentée de déclarer qu'elle était en contact "régulier" avec elle.

Avec dépêches