![Vidéos de décapitation : Facebook plie mais ne rompt pas Vidéos de décapitation : Facebook plie mais ne rompt pas](/data/posts/2022/07/18/1658165488_Videos-de-decapitation-Facebook-plie-mais-ne-rompt-pas.jpg)
Une vidéo controversée de décapitation postée sur le célèbre réseau social a finalement été ôtée par Facebook qui avait pourtant assuré peu avant que ce contenu était en accord avec sa nouvelle ligne de conduite à l’égard des contenus ultra-violents.
Facebook a cédé. Face à la grogne conjuguée des internautes, des associations de défenses de l’enfance et même du Premier ministre britannique David Cameron, le roi des réseau sociaux a finalement décidé, mardi 22 octobre, d’ôter de sa plateforme une vidéo controversée mettant en scène la décapitation d’une femme par un homme cagoulée.
Pourtant, le matin même, Facebook affirmait, entre autres, à FRANCE 24 qu’il ne comptait pas retirer cette vidéo, marquant ainsi un premier revirement par rapport à l’interdiction de ce genre de contenus très violents qui prévalait depuis mai 2013. Sa justification ? “Les utilisateurs se servent de Facebook pour partager, s'indigner et condamner certaines pratiques. Et particulièrement quand il s'agit d'abus commis en matière de droits de l'homme, d'actes de terrorisme ou de violence. Il ne s'agit en aucun cas de faire l'apologie de la violence”. Si la vidéo avait été utilisée pour glorifier ou encourager ce type d’action, le groupe californien l’aurait interdite.
Quelle est donc la politique de Facebook aujourd'hui ? Les vidéos de décapitation ne vont pas, de nouveau, être interdites par défaut. C’est là que les choses se compliquent : Facebook décide, en fait, de mettre toutes les pincettes possibles autour de ces contenus ultra-violents. Le réseau social en appelle, d’abord, “à la vigilance des utilisateurs pour faire remonter ce genre de vidéos”, explique-t-on du côté de Facebook à FRANCE 24. Le groupe mettra alors en place des signaux d’alerte “comme des messages d’avertissement en début de vidéo” pour signaler le caractère violent de ces contenus. Si une vidéo controversée est, ensuite, considérée comme trop choquante par les utilisateurs, Facebook se réserve le droit de la faire disparaître.
Le précédent Boston
Le géant américain de l’Internet met, donc, en place une sorte de modération a posteriori. Une décision prise dans un contexte où la demande d'utilisateurs pour avoir accès à des contenus, même violents, est plus forte, à condition qu'il s'agisse de documents illustrant des événements marquant de l'actualité. Ainsi, lors des attentats de Boston, la décision de Facebook d'ôter des images, pourtant choquantes, a été critiquée par des internautes qui y voyaient des témoignages importants de ce qui s'est passé lors de ce drame.
Cette ligne de conduite complexe illustre parfaitement la difficulté pour Facebook de trouver une approche à même de satisfaire son milliard d’utilisateurs. Une problématique similaire à celle qui entoure la publication d’images de nus sur le réseau social. Nombre d’internautes se sont ainsi émus, depuis hier, que Facebook accepte des vidéos de décapitation mais continue d’interdire la mise en ligne de photos montrant des corps dénudés même à des fins artistiques. Ainsi, par deux fois, en 2011 et 2012, Facebook a fait disparaître des pages sur lesquelles avait été posté le tableau “L’origine du monde” du peintre français Gustave Courbet. Une censure très critiquée que Facebook justifie par une volonté de n’apparaître nulle part dans le monde comme un média faisant la promotion de la pornographie. Aujourd'hui, le réseau social reconnaît que cette censure était une "erreur". La ligne de conduite stipule que s'il s'agit d'une œuvre d'art, la publication est autorisée.