L'aggravation des conditions météorologiques inquiète les autorités australiennes qui craignent que la montée prévue des températures mardi et mercredi n'accroisse la violence du feu.
Alors que les pompiers sont toujours sur le pied de guerre pour tenter de maîtriser les immenses feux de brousses qui ont ravagé jusqu’à 120 000 hectares en Australie, le pays s’apprête à faire face à une nouvelle dégradation de ses conditions climatiques.
S’il est courant de faire face à des incendies en Australie, il est en revanche exceptionnel d'affronter des températures aussi élevées. Mardi et mercredi, les experts estiment que le vent sec et chaud doublé d'un risque de foudre pourraient aggraver la situation.
itLes pompiers craignent en effet que la montée prévue des températures n'accroisse encore la violence des incendies de brousse. Il faut dire que pour la seule région de la Nouvelle-Galles du Sud, non loin de Sydney – qui n’a pas reçu une seule goutte de pluie depuis plusieurs semaines - près d'une soixantaine de feux ont été répertoriés dont 29 non maîtrisés.
"Les vents soufflent de plus en plus fort, il y a six incendies particulièrement préoccupants. C’est une journée à risque, nous le savions, mais il est impossible de prévoir l’évolution de cette journée", a précisé Isabelle Dellerba, la correspondante de FRANCE 24 en Australie.
40 000 maisons construites à moins de 200 mètres de la forêt
Le secteur des Montagnes bleues, une chaîne montagneuse située à une centaine de km à l'ouest de Sydney, haut-lieu touristique parsemé de bourgades, cristallisent toutes les tensions. Là-bas "environ 40 000 maisons ont été construites à moins de 200 mètres de la forêt, on ne pourra pas toutes les protéger" si les feux s’approchent trop près, précise Isabelle Dellerba.
Les pompiers ont délibérément fusionné deux énormes feux de brousse, mardi, dans cette zone, pour les ramener sous contrôle. Un procédé baptisé "technique du brûlage" : il s’agit de mettre le feu à des terrains de broussaille, de manière contrôlée, afin de supprimer le combustible qui nourrit les incendies.
"Lors de journées comme celle-ci, chaque minute compte", a déclaré le chef des services de lutte contre le feu en Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons. "Nous devons nous battre contre quelque chose comme 1 600 km de périmètre de feux. Ces incendies sont tous actifs, avec plus ou moins de violence", a-t-il ajouté.
"Pour l’instant, je reste à la maison"
Interrogée par FRANCE 24, une Australienne, Chantal Beltran, résidant dans les Montagnes bleues s’apprête à une évacuation. "Pour l’instant, je reste à la maison avec mes enfants et mes animaux", raconte-t-elle, "le feu est encore assez loin pour l’instant. J’ai préparé des affaires, des albums photos qui sont importants pour moi si je dois partir".
Pour l’heure, le bilan humain reste limité : une seule personne, un sexagénaire, est mort. Sur les recommandations des autorités, les habitants ont fui leurs maisons et se sont réfugiés dans des centres d'évacuation.
Les incendies de brousse sont fréquents en Australie pendant l'été austral, de décembre à février. En 2009, un incendie dans l'Etat de Victoria (sud) avait fait 173 victimes et réduit en cendres des milliers d'habitations.
Avec dépêches