Assiégés depuis près d'un an par l'armée loyaliste, les habitants de Mouadamiya, au sud-ouest de la Syrie, ont lancé un appel à l'aide. Le texte, distribué aux médias, implore la communauté internationale de les "sauver de la mort".
En Syrie, le siège de Mouadamiya dure depuis près d'un an. Privés de tout, les habitants de cette ville, située au sud-ouest de Damas, sont au bord de l'asphyxie. Ils ont lancé un appel à l'aide à la communauté internationale pour les "sauver de la mort", dans une lettre ouverte qui décrit leur lot de souffrances quotidien.
Les forces de Bachar al-Assad tentent de reprendre le contrôle de Mouadamiya, et ont encore bombardé la ville dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui fait également état d'affrontements avec des insurgés.
"Depuis près d'un an, la ville de Mouadamiya est assiégée et privée de nourriture, d'électricité, de médicaments, de moyens de communication et de carburant", expliquent les habitants de la ville dans une lettre, distribuée lundi 21 octobre par le Conseil national syrien, une importante composante de l'opposition syrienne.
"Sauvez-nous de la mort"
"Nous avons été frappés par des roquettes, des tirs d'artillerie, du napalm, du phosphore blanc et des armes chimiques", poursuivent les auteurs de la lettre, ajoutant que des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants ont été tués, et que des milliers d'autres personnes ont été blessées.
Les auteurs, qui restent anonymes, disent avoir été en mesure d'utiliser assez d'électricité pour allumer un ordinateur, et se connecter à Internet pour rédiger et envoyer leur lettre.
"Nous faisons appel à votre humanité pour ne pas nous oublier", ajoute le courrier. "Nous vous implorons de transmettre notre message au monde entier. Sauvez-nous de la mort, sauvez-nous de l'infernale machine de mort d'Assad."
Les habitants réduits à manger des feuilles d'arbres
Selon le Conseil national syrien, près de 12 000 personnes sont menacées de famine et de mort, environ 90 % de la ville a été détruite, peu de médecins demeurent sur place, et les habitants en sont réduits à manger "les feuilles des arbres".
Valerie Amos, responsable des affaires humanitaires pour l'Onu, a confirmé la semaine dernière que des milliers d'habitants restaient bloqués dans la ville, à laquelle les Nations unies ne peuvent accéder. Des médecins présents sur place ont déclaré à Reuters que les problèmes de malnutrition s'étaient aggravés au cours des derniers mois.
Le gouvernement, qui a évacué 3000 habitants de Mouadamiya en septembre, accuse les insurgés de prendre en "otage" ceux qui sont restés sur place, et dément tout emploi d'armes chimiques.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, a annoncé dimanche que la conférence de paix "Genève 2" aurait lieu le 23 novembre, afin de faciliter la fin du conflit syrien, qui a tué plus de 100 000 personnes en deux ans et demi.
Avec dépêches