
La justice a placé en détention provisoire, lundi, les faux parents de la fillette blonde retrouvée dans un camp rom de Grèce centrale la semaine dernière. Le couple est accusé d’enlèvement.
Son regard bleu-gris et ses deux nattes blondes lui ont déjà valu le surnom d’"ange blond". Mais l’identité de cette fillette d'environ quatre ans, découverte dans un camp rom de Farsala, dans le centre de la Grèce, restait toujours aussi mystérieuse, lundi 21 octobre, après l’inculpation de ses deux faux parents pour "enlèvement".
La justice a jugé peu convaincantes les explications du couple rom, qui affirmait prendre soin de l’enfant avec l’accord de sa mère biologique. Les faux parents ont été placés en détention provisoire tandis que les autorités poursuivent leurs recherches de la mère biologique - décrite par le couple incriminé comme une Bulgare n’ayant pas les moyens d’élever sa fille - ou d’une éventuelle "tierce personne" qui leur aurait remis l’enfant.
Des tests ADN formels
C’est lors d’une banale perquisition, mercredi 16 octobre, que les autorités grecques ont découvert l’enfant surnommée "Maria" au domicile d’un couple qui s'est révélé, après examens ADN, n'avoir aucun lien de parenté avec elle. L’enfant jouait parmi quatre enfants au teint mat dans le préfabriqué. Sa blondeur a alors immédiatement attiré l'attention de la police, raconte le quotidien grecque "Ethnos". Interrogés sur les origines de la fillette, les parents présumés ont changé de versions à plusieurs reprises.
Après avoir soutenu qu'elle était née d'un père canadien, rencontré en Crète par la femme de 40 ans, ils ont affirmé l'avoir trouvée abandonnée à l'extérieur d'un supermarché puis, dans une autre version, qu'il l'avait obtenue par sa mère, une Bulgare, selon la presse.
"La fillette peut avoir été enlevée dans un hôpital, ou abandonnée par une mère célibataire" a déclaré à la presse Vassilis Halatsis, directeur régional de la police pour la région centrale de Thessalie.
Selon la police, le couple rom a berné la mairie d'Athènes en la faisant inscrire à son nom sur les registres d'état-civil. L'homme et la femme ont par ailleurs déclaré 14 autres enfants dans trois villes différentes, selon le communiqué de la police qui émet des doutes sur la réalité de ces naissances puisque trois enfants seraient nés en cinq mois entre juin et novembre 1993 et trois autres d'octobre 1994 à février 1995.
Une mobilisation européenne
Vendredi 18 octobre, la police grecque a décidé de diffuser des photos de la fillette au niveau international et de coopérer avec Interpol.
En attendant de retrouver ses parents biologiques, la fillette a été confiée à l'organisation caritative "Le sourire de l'enfant". L'association a reçu plus de 8 000 appels de Grèce et de 19 pays différents de personnes concernées par une disparition d'enfant - y compris un couple de Français.
Avec dépêches