Le député Patrick Mennucci a remporté dimanche le second tour de la primaire socialiste à Marseille face à la sénatrice Samia Ghali, qui a reconnu sa défaite. Il affrontera l'UMP Jean-Claude Gaudin aux élections municipales de 2014.
Au terme d'une campagne d'entre-deux-tours très tendue, c’est le député et maire de secteur Patrick Mennucci qui a, dimanche 20 octobre, face à la sénatrice Samia Ghali le second tour de la primaire socialiste en vue des municipales à Marseille. "Les deux candidats ont reconnu la victoire de Patrick Mennucci, avec des scores serrés mais suffisamment nets" pour qu'ils soient acceptés par les deux finalistes, a déclaré à la presse depuis la fédération des Bouches-du-Rhône le secrétaire national aux fédérations du PS, Alain Fontanel.
Depuis le restaurant du Vieux-Port où elle avait donné rendez-vous à ses partisans, Samia Ghali a reconnu la victoire de son adversaire, tout en se disant "déçue du gouvernement". "Il faut ce soir reconnaître la victoire pas d'un seul homme, mais de cinq candidats plus le gouvernement", a-t-elle déclaré. "Je voudrais ce soir vous dire que nous nous n'avons pas perdu parce que notre combat il était vrai, notre combat était sincère, notre combat, il se poursuit avec vous les Marseillais", a lancé la sénatrice alors que ses partisans huaient les noms de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
Une participation en hausse par rapport au premier tour
Selon les résultats officiels, Patrick Mennucci, 58 ans, député depuis 2012 et maire de secteur (centre ville), a recueilli 57,16% des voix, Samia Ghali, 45 ans, sénatrice et élue des quartiers Nord, 42,84%, soit plus de 3 000 voix d'écart, lors de ce second tour qui a attiré 24 037 votants (20.734 au 1er tour), "un succès exceptionnel" salué par le PS.
Concernant le déroulement du vote, après les couacs du premier tour, seuls "des problèmes mineurs" ont été signalés pour ce 2e tour, a dit Alain Fontanel. Avec cette forte mobilisation, "c'est la démarche même du choix du leadership du candidat socialiste à Marseille par ce mode désignation qui est validé", a-t-il estimé.
Une "atmosphère pesante"
Samia Ghali partait pourtant avec une longueur d'avance après être arrivée en tête (25,25 %) au premier tour, le 13 octobre, devant Patrick Mennucci (20,65 %). Ce dernier pouvait en revanche se prévaloir du soutien de trois des quatre candidats éliminés, le conseiller général Christophe Masse (14,29 %) n'ayant pas donné de consigne.
Après un entre-deux-tours explosif, les deux candidats, pourtant invités à rester discrets par la Haute autorité des primaires (HAP), ont fait des déclarations politiques à la presse. La sénatrice a réitéré ses attaques contre la "bande à Mennucci" et contre le "gouvernement", estimant qu'il s'était "mêlé de cette campagne alors que ce n'était pas sa place". Ce dernier a pour sa part appelé de nouveau au "rassemblement" pour "donner un nouveau destin à Marseille et tourner la page du guérinisme".
Les bureaux de vote avaient été placés sous haute surveillance par la HAP après un premier tour perturbé par des problèmes de listes d'émargement, fausses ou incomplètes, et surtout l'affaire "des minibus" - des véhicules loués par Samia Ghali pour conduire les électeurs aux bureaux de vote. Dimanche, l'autorité a estimé que "tout était rentré dans l'ordre". Les minibus se faisaient invisibles dans la ville. Pas d'incident donc, mais une "atmosphère pesante" dans les fiefs des candidats, les deux camps se surveillant du coin de l'œil, notait un observateur sous couvert d'anonymat.
La primaire avait pour but d'insuffler "une dynamique populaire de mobilisation" dans une fédération des Bouches-du-Rhône sous tutelle depuis mars, afin de mettre fin au règne de Jean-Claude Gaudin, 74 ans, aux commandes de la ville depuis 1995.
Avec dépêches