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Des manifestants, représentants des syndicats de police, ont chassé à coup de "dégage !" le président tunisien, Moncef Marzouki, et son Premier ministre d'une cérémonie d'hommage à deux gendarmes tués jeudi à l'ouest de Tunis.
Le président tunisien, Moncef Marzouki, et le Premier ministre, Ali Larayedh, ont été chassés, vendredi 18 octobre, par des représentants d'un syndicat de police, lors d'une cérémonie d'hommage à deux gendarmes tués la veille par un groupe armé, dans la région de Béja.
"Dégage !", ont scandé les manifestants aux responsables tunisiens, reprenant à leur compte le slogan phare de la révolution de 2011, qui avait destitué l’ancien président Ben Ali.
Après une vingtaine de minutes sous les insultes, Marzouki et Larayedh, ainsi que le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, ont quitté, sans un mot, la cérémonie qui se déroulait à la caserne de l'Aouina, dans la banlieue de Tunis.
Seul le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a pu assister à la cérémonie rendant hommage aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe armé. "Nous sommes tous contre le terrorisme, c'est une guerre, et on ne va pas arrêter" la lutte, a-t-il déclaré dans un bref discours.
"Protéger les policiers"
Les manifestants portaient de nombreuses pancartes réclamant des lois "pour protéger les policiers". Les syndicats des forces de l'ordre ont organisé, ces derniers mois, plusieurs manifestations et actions de protestation pour dénoncer le manque de moyens dans la lutte contre les groupes armés, liés à la mouvance djihadiste en essor depuis la Révolution.
C'est cependant la première fois, que des représentants de la police et de la garde nationale, l'équivalent de la gendarmerie, s'en prennent ainsi aux plus hauts représentants de l'État, qui assistent systématiquement aux cérémonies organisées pour les policiers et militaires morts au combat.
Avec dépêches