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Moscou et Bagdad vont rétablir leurs contrats d'avant la guerre

La Russie et l'Irak se sont mis d'accord pour rétablir les contrats signés avant l'invasion américaine, en 2003. La compagnie russe Loukoïl avait notamment signé, en 1997, un accord pour l'exploration de l'énorme gisement de West Qurna 2.

AFP - L'Irak envisage de rétablir avec la Russie les contrats lucratifs signés avant la guerre en 2003, a annoncé vendredi un ministre russe à l'issue d'entretiens à Moscou entre les plus hauts dirigeants des deux pays qui cherchent à relancer les relations bilatérales.

"Nous nous sommes accordés sur le principe consistant à rétablir les contrats conclus entre des sociétés russes et irakiennes avant la guerre", qui a abouti à la destitution de l'ancien président Saddam Hussein, a déclaré le ministre de l'Energie, Sergueï Chmatko.

"Je considère cela comme un important progrès", a-t-il ajouté en marge de la première visite à Moscou du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, qui s'est entretenu avec son homologue russe, Vladimir Poutine, avant d'être reçu par le chef de l'Etat, Dmitri Medvedev.

Un "groupe de travail" sera créé spécialement à cette fin par les deux pays, a souligné M. Chmatko, qui n'a pas précisé quels contrats seraient réactivés.

La plus grande compagnie pétrolière privée russe, Loukoïl, avait signé en 1997 un contrat de 3,4 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) pour l'exploration du gisement de West Qurna 2, un des plus importants du monde.

La durée prévue de ce contrat était de 23 ans, mais peu avant la chute du régime de Saddam Hussein, Bagdad avait annoncé la résiliation des accords avec les investisseurs étrangers dans le cadre de ce projet.

"Des sociétés russes travaillent déjà sur notre territoire et nous voulons que la participation russe se développe", a déclaré pour sa part M. Maliki au début de ses entretiens avec M. Poutine, jugeant que la participation de sociétés russes à la reconstruction de l'Irak était "très importante".

"Nous considérons cette visite comme le début d'une coopération dans les secteurs les plus divers et le point de départ de la transformation (...) de nos relations dans tous les domaines, y compris la sécurité", a encore dit M. Maliki.

De son côté, M. Poutine a mis en exergue les "bonnes relations" bilatérales.

"La Russie est prête à contribuer au développement d'un Irak moderne avançant sur la voie démocratique", a indiqué pour sa part M. Medvedev.

Les compagnies pétrolières russes sont impatientes de reprendre le travail en Irak, qui possède les troisièmes réserves mondiales estimées de pétrole brut.

En mars, M. Poutine avait appelé les autorités irakiennes à soutenir les investissements russes dans le secteur pétrolier en Irak, notamment sur le gisement de West Qurna, promettant aux Irakiens une aide à la reconstruction et la modernisation de l'économie de l'Irak.

Huit entreprises pétrolières étrangères, parmi lesquelles le groupe russe Rosneft, ont été retenues récemment pour un appel d'offres international portant sur 11 champs pétrolifères et gaziers en Irak, qui doit permettre de relancer une production irakienne à la traîne, selon un document du ministère irakien du Pétrole.