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Report du sommet de l'Asean, état d'urgence à Pattaya

Les manifestations contre le Premier ministre ont contraint les organisateurs du sommet de Pattaya entre l'Association des nations d'Asie du Sud-Est et la Chine à reporter l'événement. Les autorités ont déclaré l'état d'urgence en ville.

REUTERS - Le sommet asiatique qui devait se tenir ce week-end à Pattaya, station balnéaire du sud de la Thaïlande, a été annulé en raison des manifestations antigouvernementales et l'état d'urgence a été décrété dans la ville.


"Nous avons reporté la rencontre. Il n'y aura pas de réunions demain. Nous n'avons pas encore fixé de nouvelle date", a dit à Reuters le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn.


Ce dernier a refusé de prononcer le mot d'"annulation" mais le sommet devait se tenir samedi et dimanche et les rencontres de samedi avaient déjà été annulées.


Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a déclaré à la télévision que sa priorité était d'assurer la sécurité des dirigeants présents à Pattaya afin qu'"ils puissent rentrer chez eux sans encombres", et qu'en conséquence il décrétait l'état d'urgence dans la ville.


Les dirigeants de 16 pays devaient participer samedi et dimanche à cette réunion - les dix pays de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.


Les "chemises rouges", militants de l'opposition qui multiplient leurs manifestations pour obtenir la démission du Premier ministre, ont encerclé samedi l'hôtel Royal Cliff Beach Resort, où se trouvaient plusieurs dirigeants, les empêchant de sortir.


Poursuivis par des policiers, des centaines de manifestants ont également fait irruption dans la salle de presse du sommet, non loin de l'hôtel, en agitant des drapeaux et en hurlant des slogans contre le gouvernement.





"CHEMISES ROUGES" CONTRE "CHEMISES BLEUES"


Des manifestants se sont également massés devant le palais des congrès où devait se tenir la réunion.


Les ministres des Affaires étrangères chinois, japonais et sud-coréen avaient déjà dû annuler samedi une rencontre trilatérale sous la pression de manifestants favorables à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.


Le ministre japonais Hirofumi Nakasone n'a pas pu accéder au lieu de la rencontre, proche de son hôtel et a dû joindre ses deux homologues par téléphone. La réunion devait être consacrée à la Corée du Nord.


Les partisans de Thaksin, reconnaissables à leurs tee-shirts
rouges, ont juré de perturber le déroulement du sommet qui doit
se tenir à Pattaya, à 150 km au sud de Bangkok.


Vendredi, les forces de l'ordre thaïlandaises les avaient repoussés lorsqu'ils avaient voulu pénétrer dans le Royal Cliff Beach Resort. Les manifestants avaient été autorisés à remettre une lettre à un officiel.


Des "chemises bleues", partisans d'Abhisit, s'étaient rassemblées à un carrefour à une centaine de mètres du lieu de
la réunion et ont lancé des pierres par-dessus les forces de l'ordre en direction des opposants.


Ces derniers demandent la démission du Premier ministre, jugeant que son accession au pouvoir en décembre s'est faite à la faveur de défections parlementaires orchestrées, selon eux, par l'armée.


Mercredi, quelque 100.000 "chemises rouges" s'étaient massées autour du bureau d'Abhisit à Bangkok et avaient dressé des barrages dans les rues.