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Hollande et Zuma pour un "partenariat équilibré" entre la France et l'Afrique du Sud

En visite en Afrique du Sud, le président François Hollande a finalisé la signature de deux importants accords commerciaux, impliquant notamment GDF Suez et Alstom. Il a rappelé l'amitié qui lie Paris et Pretoria.

François Hollande et Jacob Zuma ont plaidé lundi à Johannesburg pour un "partenariat équilibré" entre la France et l'Afrique du Sud, scellant deux importants accords commerciaux d'un montant avoisinnant les 6 milliards d'euros.

"Aujourd'hui marque un jalon important dans les relations bilatérales entre l'Afrique du Sud et la France", s'est réjoui le président sud-africain, qui accueille le chef d'État français pour une visite de deux jours. "Nous avons convenu que nous avons besoin de développer le commerce de façon équilibrée", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune.

Signature de deux importants contrats

De son côté, François Hollande a également appelé de ses voeux "un partenariat équilibré", avec l'Afrique du Sud, près de 20 ans après la visite historique de François Mitterrand. L'ancien président socialiste avait été le premier chef d'État reçu par Nelson Mandela en juillet 1994, deux mois après l'élection du leader de la lutte anti-apartheid à la tête du pays.

"La France a été à vos côtés pendant les années d'oppression, et elle sera encore à vos côtés pour les années de développement qui s'ouvrent", a-t-il assuré, avant de mettre en avant deux importants contrats.

Le président français, accompagné de huit ministres et d'une vingtaine de chefs d'entreprises, a ainsi fait état d'un "accord entre GDF Suez et l'Afrique du Sud pour une centrale thermique à hauteur d'1,5 milliard [d'euros] et également une centrale solaire", sans donner d'autres détails sur ce contrat.

Par ailleurs, François Hollande a rappelé qu'Alstom allait "conclure avec Prasa [l'agence publique chargée des transports de voyageurs en Afrique du Sud, NDLR] un contrat de plus de 4 milliards d'euros" avec la fourniture de 3 600 wagons". À la clé : "plusieurs milliers d'emplois directs et indirects", et une formation pour "des techniciens sud-africains", voyant dans ce projet "un bel exemple de partenariat", et l'occasion de "partager une technologie, des emplois".

Alstom avait remporté ce contrat, annoncé en décembre 2012, en s'engageant notamment à créer 8 000 emplois dans le pays, et en garantissant que 69 % des pièces employées seraient "made in South Africa" la deuxième année, et 99 % la dixième.

Nettes divergences sur la CPI

Le président français et son homologue sud-africain ont toutefois peiné à cacher leurs divergences sur la question de la Cour pénale internationale (CPI), décriée en Afrique, notamment pour son action contre les dirigeants élus du Kenya.

"La France est attachée à la CPI et ne peut accepter quelque impunité que ce soit", a lancé François Hollande, lors de la conférence de presse commune avec Jacob Zuma.

"Nous sommes tous contre l'impunité. En aucune façon, nous ne pouvons appuyer une action qui ouvrirait la voie à l'impunité", a fait écho le président sud-africain, avant de préciser cependant: "Nous ne pouvons pas appuyer une procédure, qui va à l'encontre des intérêts d'un État."

"Les gens qui se battaient à l'époque sont maintenant réconciliés. À l'UA [Union Africaine], nous sommes d'accord avec le Kenya pour que le procès soit repoussé", a-t-il argumenté. Samedi, l'Union africaine a annoncé son intention de demander à l'ONU l'ajournement des procédures de la CPI contre les dirigeants en exercice. Le président kenyan, Uhuru Kenyatta, et son vice-président, William Ruto, sont actuellement poursuivis pour crimes contre l'humanité par la CPI.

Après leurs entretiens, Jacob Zuma et François Hollande se sont rendus à Freedom Park, lieu dédié à la mémoire des combattants de la liberté et de la lutte anti-apartheid.
Ils doivent ensuite clore dans l'après-midi un forum économique réunissant chefs d'entreprises français et sud-africains.

Après une visite à la communauté française, devant laquelle il devait faire une allocution, François Hollande était convié dans la soirée, avec sa compagne Valérie Trierweiler, à un dîner d'État par le président Zuma, qui sera accompagné d'une de ses quatre épouses.
Mardi, François Hollande se rendra à Soweto, où il visitera notamment l'ancienne maison de Nelson Mandela, transformée en musée. Il rencontrera l'épouse de l'ex-président sud-africain, Graça Machel.

Avec dépêches