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La Commission européenne milite pour une "opération de sécurité" en Méditerranée

La commissaire européenne des Affaires intérieures, Cécilia Malmström, a déclaré mardi, avant une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, qu'elle plaiderait pour l'organisation d'une grande opération de sauvetage suite au drame de Lampedusa.

Cinq jours après le naufrage d’un navire à Lampedusa, au large de la Sicile, au cours duquel plus de 200 migrants clandestins ont péri, Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, a annoncé qu’elle demanderait aux États membres "d'organiser une grande opération de sécurité et de sauvetage en Méditerranée, de Chypre à l'Espagne", au cours d’une réunion des ministres de l’Intérieur européens, mardi 8 octobre à Luxembourg.

"Je vais demander le soutien et les ressources nécessaires pour faire cela, pour sauver plus de vies", a-t-elle expliqué en précisant que l'opération serait menée par Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes.

Mercredi, Cecilia Malmström doit se rendre sur l’île de Lampedusa, aux côtés du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso. Ils y ont été invités par le président du Conseil italien, Enrico Letta, fervent partisan d’une révision des règles d’asile en Europe.

Le 3 octobre, quelques heures après le naufrage de l’embarcation, la commissaire avait sommé les pays membres d’investir davantage dans la réinstallation des réfugiés les plus vulnérables. "Cela démontrerait un engagement en faveur de la solidarité et du partage des responsabilités, et contribuerait à réduire le nombre de personnes qui mettent leur vie en danger dans l'espoir d'atteindre les côtes européennes", avait-elle déclaré.

"Nous avons besoin d’une politique migratoire européenne solide", avait résumé son porte-parole, Michele Cercone, au cours d’une conférence de presse.

Modifier les règles d’asile ?

Pour autant, bien que le drame de Lampedusa ait provoqué une onde de choc à travers l’Europe et engendré de nombreuses critiques sur les politiques migratoires, les pays du nord de l’Union européenne se sont montrés peu enclins à modifier les règles actuellement en vigueur dans l’espace Schengen.

Sur 28 États membres, 24 se sont opposés à une modification des règles en matière d'asile lorsque cette demande d'un partage du fardeau à été mise sur la table des ministres.

La commissaire européenne a néanmoins estimé que "ce n’était pas le jour" de revoir les règles d’asile, comme le réclament nombre de pays du Sud, portes d’entrées de l’immigration vers l’Europe, tout en assurant qu’elle allait demander aux États membres de "faire leur maximum" pour réinstaller les réfugiés.

Avec dépêches