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Reportage : un rescapé du naufrage de Lampedusa raconte son calvaire

Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 à Lampedusa sont allés à la rencontre de rescapés du naufrage de jeudi dernier. Les migrants, majoritairement des Érythréens, racontent la tragédie et expliquent qu’ils veulent continuer leur périple vers l’Europe.

Alors que les secouristes italiens continuent leurs macabres recherches au large de l’île de Lampedusa, les survivants du naufrage du 3 octobre sont maintenant cantonnés dans un baraquement où s’alignent des dizaines de lits superposés.

Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 Alexander Turnbull et Khalil Bechir ont pu filmer des images exclusives à l’intérieur du centre où les migrants érythréens et somaliens ont trouvé refuge. Épuisés et sous le choc, la plupart d’entre eux ont perdu le peu qu’ils possédaient lors du naufrage de leur navire, à un kilomètre de Lampedusa.

"Il y a eu un grand feu et tous les passagers en même temps - 500 personnes dont 16 enfants et 85 femmes - sont passés de l’autre côté et le bateau s’est retourné… Nous sommes restés dans l’eau quatre heures et environ 350, 360 personnes sont mortes", raconte Issa, l’un des rescapés.

"Moi, ce que je veux, c’est aller en Suisse"

Handicapés par la météo exécrable du week-end, les sauveteurs n’ont jusqu’ici pu récupérer que 194 corps. Les opérations de récupération ont repris lundi 7 octobre, les plongeurs italiens profitant d’une brève accalmie.

Quant aux 155 rescapés, ils se préparent déjà à continuer leur périple vers ce qu’ils espèrent être une vie meilleure. Pour nombre d’entre eux, Lampedusa n’est qu’une porte d’entrée pour d’autres pays européens.

"Je cherche un pays avec une bonne économie parce que ici on nous dit qu’il n’y a pas de travail. Les choses ne sont pas claires, mais moi, ce que je veux, c’est aller en Suisse", confie ainsi au micro de FRANCE24 Awa, une migrante érythréenne.