logo

Alors que le pouvoir a revendiqué la victoire aux législatives guinéennes du 28 septembre avant la publication des résultats définitifs, l'opposition a demandé l'annulation du scrutin en raison de "fraudes massives" et appelé à manifester.

L'opposition guinéenne a exigé vendredi 4 octobre l'annulation du premier tour des élections législatives organisé samedi dernier, entaché, selon elle, de nombreuses irrégularités, et elle a menacé de faire descendre ses partisans dans la rue.

Le pouvoir a, pour sa part, revendiqué la "majorité" au Parlement avant même la publication des résultats complets du scrutin que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) continue d'égrener au compte-gouttes. Une situation qui fait craindre de graves troubles dans le pays.

"Fraude généralisée" 

"L'opposition exige l'annulation pure et simple du scrutin en raison de l'importance des fraudes constatées et du caractère partial du scrutin", indique une déclaration commune des principaux partis d'opposition lue à la presse à Conakry.

L'opposition affirme, en outre, que par cette "fraude généralisée" et "massive", l'objectif du pouvoir du président Alpha Condé "est d'attribuer à la majorité présidentielle une victoire indue".

"Le pouvoir et la Céni persistent à publier des résultats électoraux qui ne reflètent nullement la réalité des urnes", ajoute le texte qui parle de "hold up électoral".

Kiridi Bangoura, secrétaire général à la présidence ayant rang de ministre, a peu après assuré que le pouvoir aura la "majorité" dans le futur Parlement.

"Rester mobilisés et se tenir prêts"

"Nous savons que nous allons avoir une majorité dans la prochaine assemblée. Nous ne donnons pas les résultats, mais nous connaissons la tendance", a-t-il déclaré, ajoutant: "tous les partis ont ces informations, c'est sans doute pour ça qu'aujourd'hui ils (les opposants) demandent l'annulation du scrutin".

L'opposition de son côté "n'exclut pas de recourir à toute forme légale de protestation, y compris des manifestations sur toute l'étendue du territoire". Elle a "invité ses sympathisants à rester mobilisés et à se tenir prêts" dans l'attente d'un "mot d'ordre de manifestation dans les prochains jours".

Les manifestations de l'opposition en Guinée tournent régulièrement au bain de sang: depuis le début de l'année, une cinquantaine de personnes ont été tuées et des centaines blessées pendant des marches à Conakry pour exiger des législatives "libres et transparentes".

Ex-colonie française, la Guinée a depuis son indépendance en 1958 une histoire marquée par des violences politiques et militaires.

Avec dépêches