La plupart des migrants syriens qui occupaient la passerelle du terminal ferry de Calais ont quitté les lieux et pris la direction du centre-ville. Depuis mercredi, ils réclamaient aux autorités françaises le droit de passer en Angleterre.
La majeure partie des clandestins syriens qui occupaient depuis mercredi 2 octobre une passerelle d'accès au terminal ferry de Calais (Pas-de-Calais) ont finalement quitté les lieux vendredi en fin d’après midi. Près d’une cinquantaine de migrants sont partis en direction du centre-ville alors qu'une quinzaine d'autres sont toutefois restés sur place, témoigne une journaliste de l'AFP.
Depuis mercredi, une soixantaine de Syriens avaient en effet pris leurs quartiers sur une passerelle du terminal ferry de Calais. Une quarantaine d'entre eux avaient même entamé une grève de la faim, réclamant des autorités françaises qu’elles organisent leur passage vers le Royaume-Uni. Les migrants estiment en effet qu'ils bénéficieront de meilleures conditions d'accueil outre-Manche.
Le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin, qui avait avoué faire face à une "impasse", leur avait proposé de présenter une demande d’asile en France pour débloquer la situation, arguant qu’il ne pouvait "pas décider de leur accès en Grande-Bretagne".
Finalement, le Royaume-Uni a proposé d’"examiner au cas par cas" la situation des migrants qui seraient en mesure de revendiquer un lien de parenté avec une personne résidant sur le territoire britannique. Le préfet du Pas-de-Calais a pour sa part proposé que les services de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) mènent le travail d'analyse "au cas par cas" des dossiers syriens pour déterminer s'ils ont des liens familiaux au Royaume-Uni. "Pour ceux qui le souhaitent, on est capable dès ce (vendredi) soir de leur offrir un hébergement, de mobiliser les équipes de l'OFII si certains d'entre eux faisaient état d'une présence familiale en Angleterre", a ainsi annoncé le préfet.
"J'ai déjà essayé dix fois de passer, je réessaierai"
"Les migrants ont pris en compte nos propositions, ils ont compris qu'il y avait une autre voie possible. Certains demandent un hébergement dès ce soir, d'autres vont attendre un ou deux jours, mais le contact est passé et les promesses seront tenues. On va traiter ces situations dans le respect du droit français", a précisé le préfet.
Mariam Guerey, une salariée du Secours catholique dans le Pas-de-Calais, a précisé que deux familles avaient accepté d'être hébergées à Arras, "sans pour autant demander le droit d'asile".
Cependant, même si l’annonce britannique semble avoir désamorcé la situation, l’optimisme n’est pas forcément de mise. " Je n'accepterai pas l'hébergement ni le droit d'asile parce que la procédure est trop longue et je veux aller le plus vite possible en Angleterre. J'ai déjà essayé dix fois de passer, je réessaierai", confie Zakarya, 45 ans. "Pour la première fois, les autorités britanniques nous ont écoutés, mais ce n'est pas ce que j'attendais comme réponse. Mais je suis certain que l'action d'aujourd'hui (...) servira pour les prochains", tempère-t-il néanmoins.
Depuis début 2013, 700 demandes d’asile provenant de migrants syriens ont été déposées en France, selon des chiffres publiés par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Dans 95 % des cas, en raison de la guerre civile qui frappe le pays, ces Syriens obtiennent la possibilité de résider sur le territoire français, précise l’organisme.
Avec dépêches