Quelque 5,4 millions de Camerounais prennent lundi le chemin des bureaux de vote pour désigner leurs députés et élus locaux. La formation du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, devrait sortir vainqueur du scrutin.
Les Camerounais sont appelés aux urnes lundi 30 septembre pour élire leurs députés et élus locaux, au terme d'une campagne sans enthousiasme ni surprise qui devrait voir le parti du président Paul Biya conforter son écrasante majorité à l'Assemblée nationale.
L’actuel président entend "consolider la majorité hégémonique dont il dispose depuis les élections de 2007", avec 152 sièges sur les 180 que compte l'Assemblée, explique à l'AFP le politologue Mathias Nguini Owona. Les formations d'opposition - dont la principale, le Social Democratic Front (SDF, 16 députés sortants) - espèrent, elles, tenir leurs positions à l'Assemblée et dans les municipalités.
"Ce peu d'engouement est révélateur du peu de confiance que les Camerounais ont vis-à-vis du régulateur électoral, Elecam (Elections Cameroon), chargé d'organiser les scrutins, estime le politologue.
À armes électorales inégales
Paul Biya, âgé de 80 ans, est installé à la tête du pays depuis 1982. L'opposition l’accuse régulièrement de frauder aux élections et le RDPC, son parti, d'utiliser les moyens de l'État pour battre campagne alors que ses adversaires font face à des difficultés financières.
Le gouvernement a annoncé un financement de la campagne à hauteur de 1,7 milliard de francs CFA (2,5 millions d'euros), dont la moitié a été récemment débloquée et mise à la disposition des partis en lice.
Dans ce contexte, "il y aura de manière assez probable une confirmation de l'hyper-domination du RDPC parce que le jeu électoral reste fortement inégalitaire", ajoute Mathias Nguini Owona.
Après deux décennies marquées par des contestations de quasiment chaque élection, majorité et opposition s'accordent sur le fait que la campagne, qui s'achève dimanche soir, n'a pas drainé les foules.
Le RDPC l'attribue lui en partie aux querelles intestines qui ont miné le parti pour les investitures. "Nous sommes sortis de la période des investitures avec des frustrations" qui ont refroidi l'enthousiasme des militants, a indiqué à l'AFP un dirigeant du parti, Hervé Emmanuel Nkom.
Avec dépêches