Des échanges de tirs entre le Hezbollah et des sunnites à Baalbeck, (est du Liban) ont provoqué la mort de quatre personnes, dont deux membres de l’organisation chiite. Baalbeck, situé près de la frontière syrienne, est un bastion du Hezbollah.
À Baalbeck (est du Liban), quatre personnes, parmi lesquelles deux membres du Hezbollah, ont péri samedi après des échanges de coups de feu entre des militants du mouvement chiite libanais et des sunnites, a indiqué samedi un responsable des services de sécurité à l’AFP.
Cet incident est l’un des plus graves qui s’est produit entre les communautés chiite et sunnite dans cette ville située près de la frontière avec la Syrie et qui constitue un bastion du Hezbollah.
Les violences auraient éclaté suite à l’arrestation, mercredi, d’un Syrien à un point de contrôle routier mis en place par le Hezbollah, l’un des principaux soutiens du régime de Bachar al-Assad dans la région.
Des membres de la famille Chiyah, qui soutiennent la rébellion syrienne à l'image de la majorité des sunnites libanais, ont protesté ostensiblement contre cette interpellation, précise le responsable à l’AFP.
Les membres de la famille Chiyah ont pris pour cible ce même point de contrôle routier du Hezbollah, provoquant des représailles des militants chiites, a expliqué le responsable. "Deux membres du Hezbollah ont été tués dans les échanges de tirs" ainsi qu'une femme de la famille sunnite et un passant, a-t-il ajouté.
Le correspondant de l’AFP sur place rapporte par ailleurs que les échanges de tirs, qui se sont propagés près du célèbre temple romain de Baalbeck, ont duré trois heures.
Au moins cinq magasins appartenant à des habitants sunnites ont été incendiés par des inconnus à l’intérieur de la ville, où plusieurs hommes armés du Hezbollah ont entamé des patrouilles.
Dans un communiqué, l’armée libanaise a annoncé qu’elle avait envoyé des troupes sur place afin de poursuivre les "hommes armés" dans la ville.
Ces incidents interviennent alors que les tensions sont particulièrement fortes au Liban, où l'enlisement du conflit syrien accentue la profonde division entre partisans du régime de Bachar al-Assad et du Hezbollah et ceux qui souhaitent la chute du régime de Damas, menés par l’ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri.
Plusieurs points de contrôle avaient été mis en place par le Hezbollah dans ses fiefs au Liban, après deux attentats dans son bastion de la banlieue sud de Beyrouth, le 9 juillet (50 blessés) et le 15 août (27 morts).