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L'ONU ordonne la destruction de l'arsenal chimique syrien

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, vendredi, une résolution encadrant la destruction des armes chimiques syriennes. Néanmoins, le texte ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de violations des engagements pris par Damas.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, vendredi 27 septembre, une résolution ordonnant le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, sans toutefois mettre en place un régime de sanctions automatiques comme le souhaitaient initialement les pays occidentaux.

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"l'arrivée d'inspecteurs dès mardi"

Bien que contraignante, cette résolution n’a pas été placée sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, qui aurait ouvert la voie à une intervention militaire internationale en cas de non-respect du texte. La Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al-Assad, garde donc une possibilité de blocage car le Conseil de sécurité devrait impérativement se prononcer sur une deuxième résolution pour décider d’éventuelles sanctions en cas de violations des engagements syriens.

Le vote de vendredi soir a néanmoins été présenté comme une percée majeure par les diplomates occidentaux, qui soulignent que le Conseil de sécurité de l’ONU n’avait jusque là pas réussi à se mettre d’accord depuis le début du conflit syrien en mars 2011. Le texte adopté à New York s’appuie sur un compromis trouvé entre Moscou et Washington afin d’éloigner les menaces d’action militaire brandies par la France et les États-Unis après l’attaque à l’arme chimique du 21 août dernier dans la banlieue de Damas.

Charge diplomatique syrienne contre Paris

L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, a profité de son intervention pour dénoncer "l’amateurisme" de la diplomatie française en s’appuyant sur le texte de la résolution adoptée par le Conseil de sécurité.

"En lisant la résolution, le ministre [français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, NDLR] conclura qu'à partir de maintenant, ni lui ni son pays ne seront autorisés à violer la provision de cette résolution. Cette résolution interdit au gouvernement français d'inciter au terrorisme, d'inciter à la violence en Syrie. Elle interdit à Paris et au ministre des Affaires étrangères de contribuer à aggraver la situation militaire en Syrie en procurant des armes et un soutien politique" à l'opposition, a martelé le représentant syrien.

Bachar Jaafari était particulièrement irrité par le fait que la France ait organisé jeudi, avec la participation de Laurent Fabius, une réunion dans les bâtiments de l'ONU avec l'opposition syrienne. Le président de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, s'y était longuement exprimé, évoquant la situation humanitaire dans son pays. L’occasion pour l’opposition syrienne de rappeler que le désarmement chimique ne mettrait certainement pas fin à une guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts et des millions de déplacés.

Avec dépêches