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Livrée à des bandes armées qui terrorisent la population, la Centrafrique s'enfonce dans la violence sous les yeux d'un pouvoir impuissant. Nos reporters, Étienne Huver et Boris Heger, se sont rendus dans la région de Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, où des affrontements ont opposé les combattants de la Séléka, musulmans, à des groupes d'autodéfense en grande majorité chrétiens.

Pendant plusieurs jours, nous avons accompagné le premier convoi des Nations unies à se rendre à Bossangoa, une ville du nord-ouest de la Centrafrique, coupée du monde, privée d’électricité et de téléphone. C'est ici que le conflit se révèle le plus meurtrier.

Nous avons traversé des dizaines de villages désertés par la population. Dans l’un d’eux, au moins six civils ont été massacrés.

Arrivés à Bossangoa, nous avons découvert une ville coupée en deux. Les communautés musulmane et chrétienne se font face. Les différents groupes armés qui s’affrontent dans les campagnes n’hésitent plus à s’attaquer directement aux civils de tous bords. La situation est extrêmement tendue et menace de dégénérer à tout moment.

Seule la présence des soldats de la FOMAC - la Force multinationale des États d'Afrique centrale -, permet de garantir un minimum de sécurité. Cent cinquante soldats sont déployés en ville et tentent de maintenir la paix entre les différentes communautés.

Mais la situation humanitaire est de plus en plus préoccupante. Depuis plus de deux semaines, plusieurs milliers d’habitants vivent regroupés autour de l’évêché dans des conditions sanitaires épouvantables. La nourriture et les médicaments manquent. Les ONG ont beaucoup de mal à accéder à la zone en raison de l’insécurité grandissante.

Regardez notre débat "Centrafrique : où est la communauté internationale ?" en cliquant ici.