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"Le pays est en danger", l'appel à l'aide du ministre guinéen de la Sécurité

Le ministre guinéen de la Sécurité a alerté mercredi sur la situation de son pays, en affirmant qu’il était "en danger" sans donner plus de détails. Le même jour, un journal français a rapporté qu’un coup d’État se préparait en Guinée.

"La Guinée est en danger et la ficelle est tirée à partir de l'extérieur", a affirmé, mercredi 25 septembre devant la presse, le ministre guinéen de la Sécurité, Madifing Diané, sans donner davantage de détails. Un cri de détresse qui intervient à trois jours d'élections législatives attendues depuis trois ans.

Le Canard enchaîné parle d’un projet de coup d’État

Cette affirmation fait écho à des informations révélées par l'hebdomadaire français "Le Canard enchaîné" dans son édition de mercredi. D'après le journal, qui a eu connaissance de notes de services secrets français et américains, un coup d'État est en préparation à Conakry. Ce projet serait fomenté par "des mercenaires français, sud-africains et israéliens, disposant de relais à Paris et en Afrique et soutenu par un 'roi du diamant'"." Les troubles pourraient être déclenchés dès la semaine prochaine", précise l'hebdomadaire satirique.

Toujours d’après ces notes de service, les renseignements français (DGSE) et américain (CIA) soupçonnent un milliardaire franco-israélien, Beny Steinmetz, accusé de corruption par les autorités de Conakry, d'être derrière cette tentative de déstabilisation. Selon "Le Canard enchaîné", ce projet  est nourri par des convoitises sur les richesses minières importantes dont recèle le sous-sol guinéen.

"Des opposants orientent et manipulent"

Interrogé sur ces informations, le ministre de la Sécurité a décliné tout commentaire. Il a toutefois mis en cause, sans les nommer, des membres de l'alliance formée autour de l'Union des forces démocratique de Guinée (UFDG), principal parti d'opposition dirigé par Cellou Dalein Diallo, candidat à la présidentielle de 2010 face au président Alpha Condé. Selon le ministre, il y a "des hommes politiques de l'UFDG qui sont à l'étranger, orientent et manipulent" des membres de l'opposition.

Il a néanmoins semblé disculper Cellou Dalein Diallo et certains de ses dirigeants alliés en déclarant qu’ils avaient appelé à la retenue : "Ceux qui sont dans la rue ne sont pas des militants de leurs partis. Ce sont des loubards qui font du tort à leur peuple".

Alors que la campagne électorale pour les législatives a été émaillée de violences, la tenue du scrutin, samedi 28 septembre, pourrait voir de "violentes manifestations à Conakry et dans d'autres villes", selon le document de la CIA consulté par "Le Canard enchaîné".

À la suite de la publication de cet article, maître Richard Malka, conseil de la société BSG, nous demande de publier le communiqué suivant :

Le Canard Enchaîné a publié dans son édition du 25 septembre 2013 un article mettant très gravement en cause M. Beny STEINMETZ et la société BSG, les accusant ni plus ni moins, sur le fondement de prétendues notes de services secrets, de financer un coup d’état en Guinée et insinuant, pour faire bonne mesure, que des mercenaires seraient recrutés dans cette perspective.

Il s’agit là d’une entreprise de désinformation et de calomnie dont on peut s’interroger sur les commanditaires et les bénéficiaires, à quelques jours d’un scrutin législatif à risque pour le parti du Président Alpha CONDE, scrutin dont l’échéance a d’ailleurs été repoussée à maintes reprises depuis deux ans.

Monsieur Beny STEINMETZ et la société BSG s’insurgent contre la manipulation de l’information à laquelle il est ainsi procédé, alors que l’intégralité des accusations du Canard Enchaîné est factuellement fausse et diffamatoire.

Le scenario décrit par le Canard Enchaîné relève ainsi d’une pure affabulation aux conséquences dramatiques puisqu’il pourrait servir à la répression violente de l’opposition guinéenne, étant rappelé que plusieurs centaines de guinéens ont, dans un passé récent, été tuées par les forces de l’ordre du Président Alpha CONDE lors de manifestations pourtant pacifiques.

Le Canard Enchaîné a ainsi manqué à toutes ses obligations de vérifications factuelles et à toute déontologie journalistique, ne prenant même pas la peine de contacter les personnes mises en cause et en colportant des ragots qu’il transforme en prétendues informations.

Monsieur Beny STEINMETZ et la société BSG, confrontés à un nouvel épisode de la campagne de dénigrement organisée par le pouvoir guinéen, ont donc, bien évidemment, décidé de poursuivre Le Canard Enchaîné devant le Tribunal correctionnel de Paris, ainsi que toute autre publication qui se risquerait à diffuser toute ou partie de ces insinuations calomnieuses, infamantes et infondées.

Pour en savoir plus, le journal Le Monde a publié une enquête approfondie sur le contexte de cette affaire dans son édition abonnés (article payant) .