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Basket : Tony Parker, le "Superman" du parquet au sommet

Tony Parker, s’offre enfin sa place au panthéon des légendes sportives hexagonales en décrochant le titre de champion d’Europe dimanche soir, en Slovénie, derrière lequel il courait depuis longtemps, et celui de meilleur joueur de la compétition.

Il a volé très haut au-dessus des mortels. Dimanche 22 septembre, en décrochant le double titre de champion d’Europe en finale de l’Euro-2013, et de meilleur joueur de la compétition, Tony Parker est entré au panthéon des monstres sacrés du parquet. Et il n’en est pas peu fier. "On a fait notre meilleur match du moment […]. Pendant tout le tournoi, on y a cru […]. J’ai eu tellement de messages de soutien [….], je ne voulais pas décevoir", avait-il confié quelques minutes après sa consécration.

Il faut dire qu’il en rêvait de ce titre. Et, il est allé le chercher à la sueur de son front et de son maillot. Le "Superman" français avait enchaîné les désillusions, après avoir raté sous les couleurs tricolores les demi-finales de l’Euro-2003 et 2005, échoué en finale de l’euro-2011, manqué les qualifications pour les JO d’Athènes en 2004 et de Pékin en 2008. Sous le ciel hexagonal, le joueur semblait maudit.

Cette époque est désormais révolue. Plus qu’une victoire, ce titre de champion est un accomplissement personnel. En dépit de ses exploits répétés outre-Atlantique, "TP" cherchait désespérément à briller dans sa mère patrie. C’était mal parti. Jugé "bling bling", l’ex-mari de l’actrice américaine Eva Longoria ne jouissait pas d’une réputation hors-pair dans l’Hexagone. Il suscitait au mieux du désintérêt, au pire la dérision. La faute peut-être à sa piètre prestation de rappeur, lorsqu’il décida – bien mal lui en as pris - de se lancer dans une carrière de chanteur en 2007…

"Il a été phénoménal"

TP, plus que n’importe quel joueur, avait donc besoin de cette consécration européenne. Pour rendre hommage à son père, d’une part, un ancien joueur américain de basket, lui aussi, à qui il voue une admiration sans borne. Et pour boucler la boucle d’un parcours qui avait commencé en France, à Fécamp… C’est désormais chose faite. Non seulement la boucle est bouclée, mais elle est cachetée d’or. Au lendemain de sa victoire, les superlatifs ont plu sur le crâne chauve de "Superman", comme ils avaient plu sur celui de Zizou en 1998. Les unes de presse françaises se sont montrées admiratives, voire élogieuses, face à sa prestation en finale.

La palme du dithyrambe revient surtout à Boris Diaw, le capitaine des Bleus et ami de longue date de Tony Parker, qui n’a pu cacher son enthousiasme face au jeu extraordinaire de Parker. "Il a été phénoménal une fois de plus, a été un leader exemplaire, a réussi à nous porter vers cette victoire", avait-il déclaré samedi, la veille de la finale. "Il n’y a plus d’adjectifs pour qualifier ce qu’il fait. Sur ces deux matches, il a été intouchable", avait ajouté Florent Pietrus, un intérieur de l’équipe de France.

Il aurait pourtant été facile pour TP de lâcher prise avec les Bleus, de se désintéresser du sort de l’équipe française, après son départ aux États-Unis en 2001 pour rejoindre les Spurs de San Antonio, en NBA, le plus haut niveau de compétition du basket américain. Rapidement jugé là-bas comme un grand joueur, il évoluera dans les jupons de son entraîneur Gregg Popovich - son maître à penser -, qui ne le lâchera plus, après l’avoir repéré lors de la draft 2001 au Texas.

Un engagement sans faille envers les Bleus

Si, au départ, Popovich n’entendait pas confier le poste de meneur à un "rookie" (un débutant), français qui plus est, il décèle rapidement les talents de sa nouvelle recrue. Et lui offre un poste-clé au sein de l’équipe.

Une décision que l’entraîneur américain ne regrettera jamais. Sacré trois fois champion de NBA avec les Spurs, Parker devient surtout, en 2003, à titre personnel, le premier Français à avoir été sacré. Sa réussite en devient presque insolente. Il est sélectionné à cinq reprises pour le NBA All Star Game, qui récompense les meilleurs joueurs de la ligue. Il est élu "Most valuable player" (MVP) en 2007, et devient aux yeux de la presse américaine l’un des meilleurs meneurs du monde.

Mais jamais Parker n’a oublié le maillot tricolore. Depuis sa première sélection, en novembre 2000, à tout juste 18 ans, quelques mois après être devenu champion d'Europe junior, il n'a cessé de mettre sa hargne et son envie de vaincre au service des Bleus. Et même au sommet de sa carrière américaine, il n’a jamais abandonné ses coéquipiers français. Il ne compte d’ailleurs pas le faire. Le "Frenchie" des Américains l’a répété à plusieurs reprises. "Bien sûr que je continuerai. J’ai dit que je resterai en équipe de France jusqu’en 2016. Et même si on gagne dimanche, je jouerai jusqu’en 2016 [aux Jeux Olympiques de Rio]".

Avec dépêches