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Mettant fin à six années de règne travailliste, le nouveau Premier ministre conservateur australien, Tony Abbott, a prêté serment ce mercredi, et a annoncé, dans la foulée, la suppression de la taxe carbone instaurée en 2012.

Il n’aura pas attendu longtemps avant de mettre sa promesse de campagne à exécution. À peine entré en fonction, le nouveau Premier ministre australien, Tony Abbott, qui a prêté serment mercredi 18 septembre, a annoncé que son gouvernement allait supprimer la taxe carbone. Instaurée l'an dernier par les travaillistes, elle tendait à réduire les émissions polluantes dont l'Australie est un des plus grands émetteurs.

Il faut dire que le nouvel homme fort du pays, élu suite aux législatives du 7 septembre, n’est pas un farouche écologiste. Loin de là. Il avait d’ailleurs qualifié de "connerie absolue" l’attribution du changement climatique à l’activité humaine. Cohérent, le conservateur a donc dissous plusieurs ministères : eau, changement climatiques et sciences.

Pour ne pas provoquer une levée de boucliers, Tony Abbott s’est toutefois engagé à planter 20 millions d’arbres et à remplacer la taxe carbone par des incitations financières aux entreprises souhaitant améliorer leur bilan énergétique. "Nous serons un gouvernement fonctionnel obéissant à des valeurs, pas à l'idéologie", a-t-il promis.

Les travaillistes avaient prévu de supprimer la taxe carbone en 2014 au profit d'un système d'échange de quotas d'émissions de CO2 dont l'Australie est l'un des tout premiers émetteurs par habitant.

L'Australie est le seul grand pays occidental à avoir échappé à la récession en 2008. Le pays est depuis plusieurs années le théâtre d'une véritable fièvre minière avec la flambée des cours des matières premières due notamment à la croissance de la Chine, elle-même devenue premier plus gros pollueur de la planète, devant les États-Unis. Les plus grands groupes extracteurs, Rio Tinto, BHP Billiton ou Glencore Xstrata, y exploitent des mines géantes de charbon, de cuivre et de minerai de fer.

Réputé misogyne,Tony Abbott avait dévoilé lundi la composition de son gouvernement, s'attirant une volée de bois vert pour n'avoir nommé qu'une seule femme à un poste de ministre, Julie Bishop, aux Affaires étrangères. "Le gouvernement d'Afghanistan compte désormais plus de femmes que celui d'Australie", avait ironisé un poids lourd du parti travailliste, Chris Bowen.

Avec dépêches