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Des discussions informelles entre les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont lieu ce mardi à New York pour tenter de s'accorder sur un projet de résolution sur la destruction des armes chimiques syriennes.

Des diplomates des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies sont réunis mardi 17 septembre à New York. Ils tiennent des discussions informelles sur un projet de résolution sur la destruction des armes chimiques syriennes, a annoncé la porte-parole de la mission des États-Unis à l'ONU. Les cinq (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) basent leurs discussions sur la base d'un projet présenté par Washington, Londres et Paris, a précisé Erin Pelton qui n'a pas souhaité divulguer d'éléments de ce texte.

Depuis l'accord entre le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre des Affaires russes Sergueï Lavrov conclu à Moscou le 14 septembre sur les modalités de mise sous contrôle international des armes chimiques syrienne, la nature de la résolution à adopter a fait moult débats.

Les chefs de la diplomatie de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni, réunis à Paris, se sont ainsi prononcés lundi 16 septembre pour une résolution "forte et contraignante" à l'égard de Damas. "Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, nous voulons obtenir du Conseil de Sécurité des Nations unies dans les jours prochains une résolution forte, a ainsi affirmé Laurent Fabius. "La pression est sur eux [le régime de Damas, NDLR] pour qu'ils appliquent intégralement cet accord. Le monde doit être prêt à en tirer les conséquences s'ils ne le font pas", a renchéri William Hague.

Bras de fer avec Moscou et Pékin en perspective

Des déclarations que la Russie n'a pas laissé sans réponse. Moscou a immédiatement tenu à rappeler les termes de l'accord russo-américain. Le chef de la diplomatie russe a notamment souligné que l'accord conclu avec le secrétaire d'État américain ne prévoyait pas que la résolution à adopter dans un premier temps au Conseil de sécurité de l'ONU sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien fasse mention du recours au chapitre 7 de la charte de l'ONU, qui autorise le recours à la force. "Pour ce qui concerne les déclarations de certains de nos partenaires sur la nécessité d'adopter dans l'urgence, (...), cela montre d'abord une incompréhension de ce dont nous avons convenu avec John Kerry, et même le refus de lire ce document", a déclaré Sergueï Lavrov

Il a précisé en outre qu'en cas de non respect des termes de l'accord par Damas, "le Conseil pourra alors, sur la foi de faits établis, adopter une nouvelle résolution, qui peut être adoptée sous chapitre 7, avec l'ensemble des mesures de contrainte que cela comporte", a-t-il dit, précisant : "Ce sera une tout autre résolution".

Des déclarations qui n'ont pas dissuadé Laurent Fabius de se rendre à Moscou dans le but de faire fléchir son homologue russe. Sans succès.

Depuis le début du conflit en mars 2011 la Chine et la Russie ont jusqu'ici toujours refusé de voter des textes hostiles à Damas.

Avec dépêches