
Le dirigeant Kim Jong-Il, à la tête de la Corée du Nord depuis 1997, a été reconduit dans ses fonctions par le Parlement jeudi, quatre jours après le tir d'une fusée par le régime communiste - tir qui a soulevé un tollé international.
AFP - Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Il, a été reconduit jeudi à la tête du principal organe de commandement du régime sur lequel il conforte son emprise malgré de récentes spéculations sur sa santé.
"La première session de l'Assemblée populaire suprême (...) a élu le dirigeant Kim Jong-Il président de la Commission de la défense nationale", a rapporté l'agence officielle du régime KCNA, sans toutefois préciser si le maître de Pyongyang était présent à la session inaugurale.
Le parlement avait été renouvelé le 9 mars lors d'un scrutin convenu mais potentiellement riche d'enseignements sur la succession de Kim Jong-Il âgé de 67 ans et dont la santé a récemment fait l'objet de spéculations.
Le "Cher dirigeant" ou "Soleil du XXIe siècle" dont l'immuable propagande proclame l'invincibilité aurait été victime d'une attaque cérébrale mi-août 2008 mais aurait depuis récupéré, selon les services secrets sud-coréens et américains.
Commandant en chef d'une armée forte de 1,2 million d'hommes, il contrôle également le Parti des travailleurs (parti unique) concentrant ainsi tous les pouvoirs de ce pays de 24 millions d'habitants qui a testé une bombe nucléaire en 2006.
Le message du régime de Pyongyang à sa population "est que le pouvoir de Kim Jong-il reste intact, à l'abri de tout danger et sans rival", a estimé Scott Snyder, analyste à la Asia Foundation.
Kim Jong-Il dirige le pays officiellement depuis 1997, trois ans après la mort de son père Kim Il-Song, fondateur de la République populaire et démocratique de Corée (RPDC).
Très symboliquement, la session inaugurale du parlement survient quatre jours le tir d'une fusée par le régime communiste, qui a soulevé un tollé international mais a été aussitôt mis à profit par la propagande nordiste.
Le tir semble autant destiné à adresser un message de puissance à l'étranger qu'à nourrir la fibre nationaliste d'une population dans une misère noire.
Pour Peter Beck, chercheur à l'Université américaine de Washington, "il apparaît de plus en plus clairement que le tir était motivé par des considérations (de politique) intérieure".
La Corée du Nord affirme avoir placé le 5 avril en orbite un satellite. La Corée du Sud, le Japon et l'armée américaine soutiennent en revanche que ce tir était une tentative déguisée de lancement d'un missile de longue portée en violation des résolutions de l'ONU.
Les Etats-Unis et leurs alliés cherchent à réagir de manière ferme à ce lancement, mais les membres du Conseil de sécurité semblent divisés quant à la réponse à apporter, la Chine, proche alliée de la Corée du Nord, et la Russie insistant sur la retenue.
Le Nord a averti que de nouvelles sanctions de l'ONU seraient perçues comme "un acte hostile" entraînant la rupture des négociations sur sa dénucléarisation, actuellement enlisées.