
Les élections législatives ont débuté lundi au Rwanda, où la population doit départager quelque 410 candidats. Un scrutin sans grande surprise qui devrait voir la victoire du parti du président Paul Kagame.
Six millions de Rwandais sont appelés aux urnes, lundi 16 septembre, pour élire leurs députés dans un scrutin qui devrait conforter l'hégémonie du Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame, au pouvoir depuis la fin du génocide en 1994. La participation, déjà très élevée lors des législatives de 2008, devrait être importante dans les 15 000 bureaux de vote répartis à travers le pays, qui ont ouvert à 7h ce matin.
"Les files d’attente sont rares, mais cela ne présage pas de la participation. Des chansons sont diffusées appelant les électeurs à voter. Malgré l’explosion de deux grenades vendredi et samedi, le scrutin a débuté dans le calme", rapporte Stéphanie Braquehais, envoyée spéciale de FRANCE 24 au Rwanda. “Ici, il n’y a pas de problèmes pour la sécurité, il y a la police qui est là”, assure Gilbert Gapira, en charge du protocole pour la commission nationale électorale.
Si le nombre de candidats présents sur les listes électorales donne le vertige – 410 sans compter les indépendants – la formation reste président est la grande favorite des sondages. Le parti majoritaire surfe en effet sur les progrès observés ces dernières années et notamment la forte éradication de la corruption. Le Rwanda a connu une spectaculaire transformation et enregistré la plus forte croissance d’Afrique de l’Est ces dernières années. Des éléments largement attribués à la politique menée par le président Kagame.
Multipartisme ?
Opposés au FPR et à ses alliés, se dressent le Parti libéral (PL), le Parti social-démocrate (PSD) et le PS-Imberakuri. Mais ces formations sont considérées par de nombreux analystes comme des faire-valoir du FPR, en raison de leur soutien à Paul Kagame lors de la présidentielle de 2003 et des soupçons selon lesquelles le le PS-Imberakuri aurait été phagocyté par des partisans du parti présidentiel.
Les détracteurs du régime et observateurs dénoncent ainsi un multipartisme en trompe-l’œil et l'absence de liberté d'expression. De plus, s’enregistrer en tant que parti politique au Rwanda relève du parcours du combattant, note Stéphanie Braquehais, envoyée spéciale de FRANCE 24 sur place.
Lundi, 53 sièges seront attribués au suffrage universel direct, dans un scrutin à la proportionnelle. Un minimum de 5 % des voix est exigé pour entrer à la Chambre. Vingt-sept autres membres de la Chambre des députés – 24 femmes, deux représentants des jeunes et un des handicapés – seront ensuite élus au suffrage indirect par des collèges et des conseils locaux et nationaux, mardi et mercredi.
Avec dépêches