La police anti-émeute est intervenue vendredi après-midi sur la place centrale de Mexico pour déloger des enseignants qui campaient pour dénoncer la réforme de l'éducation du président Enrique Peña Nieto. Les violences ont fait au moins 40 blessés.
Une manifestation d’enseignants a dégénéré, vendredi 13 septembre à Mexico, où la police anti-émeute est intervenue pour disperser les protestataires dans la violence.
Les manifestants campaient depuis plusieurs semaines pour dénoncer une mesure de la réforme de l’Éducation du président Enrique Peña Nieto, investi en décembre 2012, une mesure qui instaure un système d’évaluation périodique des enseignants. Ceux-ci craignent que ce système ne conduise à des licenciements arbitraires.
Rassemblés sur la place centrale de Mexico, le "Zocalo", quelque milliers d’occupants ont ainsi montré leur désapprobation. Mais alors que les autorités ont lancé un ultimatum aux enseignants, rejeté par des responsables de la Coordination nationale des travailleurs de l'enseignement (CNTE), la fraction la plus radicale du syndicat national, plusieurs centaines de membres de la police fédérale sont intervenus.
Fête de l'Indépendance
Objectif : déloger les derniers professeurs afin de permettre la tenue des festivités du jour de l'Indépendance dimanche et lundi. C'est sur le Zocalo que dimanche soir, des milliers de Mexicains devraient se rendre pour écouter le président de la République lancer le "Cri de l'indépendance", "Viva Mexico!", depuis un balcon du Palais national, pour célébrer le début en 1810 de la lutte de l'indépendance. Lundi doit s'y dérouler un défilé militaire.
Les affrontements entre policiers et manifestants ont fait au moins 40 blessés. Les protestataires, nombre d'entre eux masqués, armés de barres de fer ou de manches de bois, ont lancé des cocktails Molotov et des pierres contre la police, qui a utilisé des lances à eau et des gaz lacrymogènes pour les disperser en moins d'une demi-heure. Trente et une personnes ont été interpellées par la police, mais aucun enseignant, a indiqué la Commission nationale de sécurité, qui a également fait état de 11 blessés dans les rangs de la police.
Depuis la rentrée scolaire le 19 août, le mouvement entamé il y a plusieurs mois par les enseignants de régions démunies s'est intensifié. Les enseignants de la CNTE ont organisé de nombreuses manifestations dans la capitale, bloquant parfois la circulation pendant des heures et interdisant certains jours l'accès à l'aéroport ou aux assemblées parlementaires.
Avec dépêches