logo

Moscou et Washington entament vendredi le deuxième jour des pourparlers sur la Syrie à Genève. La veille, Sergueï Lavrov et John Kerry ont affiché leurs divergences, malgré les promesses de Damas de démanteler son arsenal chimique.

Après une première journée de pourparlers qui a mis en évidence les divergences russo-américaines sur la Syrie, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov vont continuer leurs discussions à Genève, vendredi 13 septembre. 

L'enjeu de ces négociations, la mise sous contrôle de l'arsenal chimique syrien, que Damas a acceptée, était l'objet de la conférence de presse commune donnée par les deux hommes jeudi soir. "Nous allons travailler pour parvenir à un accord de principe afin de résoudre une fois pour toutes le problème des armes chimiques en Syrie, via l'adhésion de la Syrie à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (...). Nous partons du principe que le règlement de ce problème rend toute frapppe sur la Syrie inutile", s'est ainsi avancé Sergueï Lavrov.

Son homologue américain s'est lui montré beaucoup moins catégorique, assurant que l'armée américaine "maintenait la pression" sur Damas. "Les déclarations du régime syrien ne sont pas suffisantes à nos yeux et c'est pourquoi nous sommes là pour travailler avec les Russes", a ainsi répondu John Kerry.

"Vous voulez que je vous croie sur parole ?"

Le ton a même pris des tournures provocatrices : alors que Sergueï Lavrov lui faisait part de ses espoirs, John Kerry a affiché un scepticisme peu diplomatique : "Vous voulez que je vous croie sur parole ? C'est un peu tôt pour cela"... "Les attentes sont fortes (...) Cela doit être réel, cela doit être complet, cela doit être vérifiable, cela doit être crédible. Ensemble, nous allons tester la capacité du régime syrien à tenir ses promesses", a souligné John Kerry, qui a pris soin de ne pas commenter les propos tenus quelques heures plus tôt par Bachar al-Assad.

Les Nations unies ont annoncé dans la foulée avoir reçu "un document d'adhésion de la part du gouvernement syrien concernant la convention sur les armes chimiques", document "en cours de traduction". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de cette initiative et a "exprimé l'espoir que les discussions en cours à Genève conduisent rapidement à un accord". Dans sa lettre adressée à l'ONU, le gouvernement syrien "a exprimé son engagement à respecter les obligations de la Convention avant même que celle-ci prenne effet en Syrie", a ajouté M. Ban dans un communiqué.

Un plan en quatre étapes

Les Russes ont, par ailleurs, transmis aux Américains un plan en quatre étapes dont la première est l'adhésion de Damas à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon le quotidien russe "Kommersant". La Syrie devrait ensuite révéler la localisation de son arsenal, évalué par certains experts à 1 000 tonnes, puis autoriser l'accès d'inspecteurs de l'OIAC avant de décider de la manière de le détruire.

La rencontre entre John Kerry et Sergueï Lavrov est censée rouvrir une voie diplomatique sur le conflit en Syrie, qui a fait plus de 110 000 morts en deux ans et demi.

Avec dépêches