
Presse internationale, mercredi 11 septembre 2013. Au menu de la presse internationale ce matin, la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international. Accueillie avec soulagement - ou pas.
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Au menu de cette revue de presse internationale, la proposition de la Russie de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international.
L’initiative est accueillie avec prudence, et avec un indéniable soulagement. Si ce n’est une issue, c’est du moins un sursis, pour la diplomatie du moins. "C’est une chance pour la paix", titre The Huffington Post, en rappelant toutefois que Barack Obama a déclaré qu'il est encore trop tôt pour dire si la proposition russe pourra aboutir et que les forces américaines restent prêtes à frapper le régime syrien.
Si ce n’est pas une issue, c’est du moins une proposition digne d’intérêt, d’après The International Herald Tribune. C’est ce que pensent le ministre des Affaires étrangères syrien, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, et le Premier ministre britannique David Cameron. Mais à lire la longue liste des conditions à réunir pour une bonne mise en œuvre du plan russe, ça semble loin d’être évident : l’autorisation de laisser immédiatement en Syrie de nouveaux enquêteurs de l’ONU, et une collaboration étroite entre la Russie et les Etats-Unis, pour permettre le recensement et la destruction des armes chimiques.
Oui, la proposition russe vaut malgré tout la peine d’être étudiée, confirme The Guardian, qui estime qu’elle pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu négocié à Genève, selon le principe qu’un accord en amène un autre.
L’initiative de Vladimir Poutine est également saluée ce matin par la presse de l’allié chinois. The China Daily évoque une «percée»dans les discussions, et explique en substance que l’option militaire, même validée par le Congrès, n’aurait eu aucune légitimité, la seule légitimité qui vaille étant le feu vert du conseil de sécurité de l’ONU. Bref, ce serait là une chance pour les Etats-Unis de cesser d’apparaître comme une puissance "belliciste".
Du côté du Wall Street Journal, on est en revanche beaucoup plus sceptique sur les intentions russes. Le titre de son édito du jour est assez clair: "Obama sauve Assad». "Que peut-il y avoir de pire pour la position américaine dans le monde qu’un Congrès qui refuserait de donner son feu vert à une réplique militaire contre un Etat voyou qui aurait utilisé des armes chimiques ? Voici une réponse, écrit le journal: un président qui laisserait cet Etat voyou être sauvé par le pays qui l’a protégé jusque là."
Pour The Wall Street Journal, Obama serait tout simplement en train de se laisser manœuvrer par Poutine ; Obama qualifié de "président faible et inconstant" qui tenterait aujourd’hui de "faire passer sa défaite face à la Syrie pour un triomphe". "Les Iraniens n’ont plus qu’à suivre l’exemple", et "Ies Israéliens à tirer leurs propres conclusions concernant la nécessité de frapper seuls l’Iran". "Les ennemis et les amis de l’Amérique n’ont plus qu’à refaire leurs calculs pour les dangereux 40 mois qui restent de cette présidence sans crédibilité."
On retrouve une volée de bois vert identique du côté de Slate. «Si votre politique étrangère doit être sauvée par un dictateur, c’est qu’il y a un problème», écrit le site américain, qui ironise: «il faut reconnaître à Barack Obama une chose, c’est qu’il a tellement réussi à agir de façon imprévisible jusqu’à présent, que personne ne sait ce qu’il va faire maintenant». «Sun Tzu serait fier de lui». Ce matin, estime Slate, il y a un message que Damas n’aura pas manqué d’entendre: que l’Administration Obama va faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas agir.
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