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Walid Mouallem, le ministre des Affaires étrangères syrien, a annoncé mardi que Damas était prêt à cesser sa production d'armes chimiques. Une déclaration qui éloigne encore un peu plus la perspective de frappes militaires contre la Syrie.

La Syrie a annoncé être prête à dévoiler ses armes chimiques à la communauté internationale et à cesser sa production, a indiqué mardi 10 septembre le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem.

John Kerry rencontre son homologue russe à Genève jeudi

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, s'entretiendra jeudi à Genève du dossier des armes chimiques syriennes avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont annoncé mardi des responsables américains.

La Russie a proposé lundi de placer les armes chimiques syriennes sous supervision internationale, ce que Damas a accepté.
 

Une déclaration qui éloigne encore un peu plus la perspective de frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad.

"Nous sommes prêts à annoncer où se trouvent les armes chimiques, cesser la production d'armes chimiques et montrer ces installations aux représentants de la Russie, d'autres pays et de l'ONU", a indiqué Walid Mouallem dans une déclaration transmise à l'agence russe Interfax. "Notre attachement à l'initiative russe a pour objectif de cesser de posséder toutes les armes chimiques".

Damas souhaite également se "joindre à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques", a ajouté Mouallem. La Syrie dispose d'environ "1 000 tonnes" de différents agents chimiques, selon le secrétaire d'État américain John Kerry.

Un retournement surprise à l'heure où la communauté internationale tente toujours de trouver un terrain d'entente autour d'un projet commun de résolution sur la Syrie pour contrôler et démanteler ces armes chimiques.

Le difficile accouchement d'un projet de résolution

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"En moins de 24h, la proposition russe s'est imposée comme alternative aux frappes militaires"
Damas se dit prêt à renoncer à son arsenal chimique

Mais les négociations s'annoncent d'ores et déjà extrêmement difficiles. La réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU qui devait se tenir mardi à 22 heures (heure de Paris) a été reportée.

Moscou n'a pas vraiment apprécié le projet de la France dans lequel Paris souhaite rendre Damas responsable de l'attaque chimique du 21 août, en banlieue de la capitale syrienne.

Dans la foulée, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que son pays allait déposer au Conseil de sécurité de l'ONU son propre texte sur un contrôle international des armes chimiques syriennes.

Vladimir Poutine, le président russe, a appelé les États-Unis à renoncer à recourir à la force. "Il est difficile de contraindre la Syrie ou un autre pays à se désarmer de façon unilatérale s'il y a une action militaire en préparation contre ce pays", a-t-il déclaré. 

Pour rappel, la Syrie a accepté mardi de placer son arsenal chimique sous contrôle international pour échapper à des frappes occidentales, conformément à une proposition russe que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis veulent faire adopter à l'ONU sous la forme d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité.
 

Avec dépêches