À deux jours du 40e anniversaire du coup d'État du général Pinochet, des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé dimanche à Santiago. En guise de banderoles, ils ont brandi les portraits des victimes de la dictature.
À deux jours du 40e anniversaire du coup d’État du général Augusto Pinochet, les Chiliens ont été des dizaines de milliers à défiler dans les rues de Santiago, dimanche 8 septembre. En guise de banderoles, ce sont quelque 2 000 portraits de victimes de la répression sous la dictature chilienne qui ont été brandis.
Décédé en 2006, le général Pinochet n’a jamais été inquiété par la justice. Au pouvoir entre 1973 et 1990, il fut pourtant l’instigateur d’actes de torture sur plus de 38 000 personnes. Au total, 3 200 personnes sont mortes et des milliers d’autres restent, à ce jour, portées disparues.
"Pourquoi ne nous disent-ils pas la vérité ?"
En tête de cortège, les familles des victimes réclamaient de connaître le sort de leur proches. "Cela fait 40 ans que nous cherchons à retrouver la trace de ceux qui ont disparu, qui ont été exécutés. Pourquoi ne nous disent-ils pas la vérité ? Pourquoi ne brisent-ils pas le silence ?", demande Alicia Lira, présidente d’une association pour les familles des victimes de la dictature.
Drapeaux américains brûlés, jets de pierres envers la police… Quelques incidents sporadiques ont été relevés en marge de la manifestation où beaucoup étaient venus en famille.
À deux mois de l'élection présidentielle, le sort des victimes et l'héritage de la dictature devraient peser dans le débat national.