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Réunion des pays des Grands Lacs pour mettre fin au conflit du Nord-Kivu

Les chefs d’État de la région des Grands Lacs sont réunis jeudi à Kampala. Une nouvelle tentative pour trouver une solution au conflit qui oppose l’armée congolaise aux rebelles du M23, dans l’est de la République démocratique du Congo.

Pas moins de onze chefs d’État sont attendus ce jeudi 5 septembre à Kampala, en Ouganda. Parmi eux, les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda sont déjà sur place. Objectif : tenter de mettre en œuvre l’accord-cadre, que tous ont signé fin février à Addis-Abeba, censé mettre fin aux affrontements dans l'est de la République démocratique du Congo. Ce sommet apparaît comme une nouvelle tentative de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), médiatrice dans la crise congolaise, pour tenter de ramener la paix dans la région minière du Nord-Kivu où, depuis mai 2012, les forces armées de la RDC sont aux prises avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).

Ce que veulent les rebelles du M23

Les rebelles du M23 réclament la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, après qu'ils ont accepté de quitter une autre rébellion. Ils demandent aussi une meilleure reconnaissance des droits des Tutsis congolais.

Sortir de l’impasse

L'envoyée spéciale de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, sera également présente. Depuis sa nomination en mai, elle tente tant bien que mal de faire appliquer l’accord d’Addis-Abeba par les parties prenantes au conflit. Mercredi, elle a confié avoir "l’impression" que les dirigeants tenteront de trouver une issue rapide au conflit. Elle a dit vouloir croire au succès final des discussions entre Kinshasa et les rebelles du M23. "Je ne crois pas que les pourparlers [qui se sont ouverts en décembre à Kampala et sont suspendus depuis mai, NDLR] soient dans l’impasse", a expliqué l’ancienne présidente irlandaise au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.

Le rôle du Rwanda en question

Arrivée dimanche soir dans la capitale congolaise, Mary Robinson s’était rendue lundi à Goma, capitale du Nord-Kivu, pour apporter son soutien à la population éprouvée par les combats et très critique envers l’efficacité de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo). Soutenus par la force d’intervention rapide de l’ONU dans la région, les soldats congolais ont réussi, le 30 août, à déloger les rebelles de la ligne de crêtes d'où ils menaçaient la ville frontalière du Rwanda. Le M23 s’est retiré à une trentaine de kilomètres de Goma, qu'il avait occupée en novembre dernier.

Après son étape en Ouganda, Mary Robinson doit se rendre au Rwanda, vendredi. Voisin de la RDC, Kigali est accusé par Kinshasa, les États-Unis et l’ONU, de soutenir militairement le M23, mais s'en défend vigoureusement. En retour, le Rwanda accuse l’armée congolaise de bombarder son territoire. L’envoyée spéciale de Ban Ki-moon a promis d’être "directe et franche" face au président rwandais Paul Kagame lors de sa visite à Kigali.

Avec dépêches