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L'imam de Drancy dit avoir été agressé en Tunisie, l'auteur présumé dément

L'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, a raconté dimanche soir avoir été victime d'une agression physique et verbale près de Tunis, en raison de sa proximité avec la communauté juive. L'avocat de l'agresseur présumé dément cette version.

L’imam de Drancy Hassen Chalghoumi a affirmé, dimanche 1er septembre, avoir été molesté et insulté plus tôt dans la journée par un homme alors qu’il regagnait son hôtel avec son épouse et deux de leurs enfants à Gammarth, près de Tunis. L'agresseur présumé, prénommé Karim, a ensuite été arrêté par le service de sécurité de l'hôtel puis interpellé par des policiers. L'imam va porter plainte en France, a indiqué à l'AFP son avocate, Me Samia Maktouf, qui dénonce "un acte odieux contre la paix et la tolérance".

Selon le religieux, l’agresseur s’en est pris à lui et à sa famille en raison de sa proximité avec la communauté juive. "Il m'a insulté, m'a traité de ‘sioniste’, de ‘collaborateur’. Il m'a donné un coup de poing dans le cœur. En quelques secondes, il m'a mis à terre", a expliqué à l'AFP l'imam, cible de violentes critiques, relayées sur Internet, pour ses prises de position contre la burqa et contre les manifestations pro-palestiniennes et pour ses rapports d'amitié avec la communauté juive. "C'est un vrai choc", a-t-il commenté.

Une version contestée

L’agresseur présumé de 24 ans relate de son côté une version des faits bien différente. Selon son avocat Me Pascal Garbarini, contacté par Le Monde.fr, Hassen Chalghoumi n’a jamais été agressé. "Il a croisé l'imam dans le hall de l'hôtel. […] Il l'a reconnu et lui a dit : 'Cher monsieur, je ne partage pas du tout vos idées. Est-ce que vous voudriez que nous en parlions ?[...] Si vous êtes aussi intelligent que ça, vous n'êtes pas le bienvenu ici'", a rapporté le juriste. "L'imam s'est levé et a eu un geste pour pousser mon client. Celui-ci, qui pratique des arts martiaux, l'a bloqué et l'a mis à terre. Il n'y a eu aucun coup."

Aucune source officielle ne semble confimer l’agression. L’imam français, qui est sorti dimanche soir de l'hôpital, a précisé que le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, l'avait appelé et avait "demandé de ses nouvelles". Interrogé par l'AFP dimanche soir, le ministère de l'Intérieur n'était pas immédiatement en mesure de confirmer cet appel téléphonique. L'ambassade de France à Tunis, également sollicitée par l'AFP dans la soirée, a affirmé ne pas être informée de cette agression à Gammarth.

Coqueluche des médias

Habituellement escorté en France par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP), Hassen Chalghoumi a expliqué que les policiers n'avaient pu le suivre pendant ses vacances car "la Tunisie ne voulait pas qu'ils entrent (dans le pays) armés". Coqueluche des médias mais cible de violentes attaques et de menaces de musulmans intégristes, l'imam de 40 ans, né en Tunisie de parents algériens, avait expliqué à l'AFP en février avoir déjà déposé une trentaine de plaintes.

Outre le témoignage de sa solidarité et de sa sympathie à l'imam et à sa famille, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, natif de Tunis, a condamné lundi "avec la plus grande fermeté la violence de ceux qui donnent à voir une image dégradée, et pour autant marginale, de la Tunisie et de l'Islam".

Avec dépêches