Dans un entretien accordé à FRANCE 24, Ali Abdelkarim Ali, ambassadeur syrien à Beyrouth, affirme que les enquêteurs de l'ONU "révèleront bientôt l'implication directe de groupes terroristes" dans l'attaque chimique du 21 août.
La Syrie tente de gagner du temps. Vendredi 30 août, le gouvernement syrien a "refusé tout rapport partiel" qui pourra être fait immédiatement après la fin de la mission des inspecteurs de l'ONU, qui enquêtent en Syrie sur un éventuel recours à des armes chimiques, selon la télévision officielle.
Ces analyses vont nécessiter des semaines de travail, avait précisé l'ONU et les inspecteurs ont prévu de rentrer samedi à New York. Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a cependant exigé que "la mission enquête également dans les endroits où des soldats syriens ont été exposés à des gaz toxiques", dont Damas assure qu'ils ont été employés par les rebelles.
Le patron des Nations unies Ban Ki-moon a quant à lui assuré "que les inspecteurs reviendraient pour poursuivre leur mission".
Alors que la mission des enquêteurs de l'ONU en Syrie doit s'achever samedi, les tergiversations occidentales semblent repousser temporairement une action militaire contre le régime de Bachar al-Assad. Ali Abdelkarim Ali, l'ambassadeur syrien au Liban, a reçu Matthieu Mabin, grand reporter à FRANCE 24, pour évoquer ces sujets.
Interrogé sur l'attaque aux armes chimiques en Syrie que les puissances occidentales imputent au gouvernement syrien, l'ambassadeur se veut catégorique : "Attendez les conclusions des enquêteurs de l'ONU qui se sont rendus à Khan al-Assal, par exemple, l’un des sites frappés par les armes chimiques. Ces enquêteurs s'y sont rendus à l'invitation et à la demande du gouvernement syrien, et de personne d’autre. Vous verrez que leurs conclusions révèleront bientôt l'implication directe de groupes terroristes hostiles à notre régime."
"Une insulte au peuple syrien et à sa dignité"
Et le diplomate d'ajouter : "le gouvernement syrien n'a aucun intérêt à utiliser des armes chimiques contre son propre peuple, comprenez-le bien. Par ailleurs, nous n'avons jamais prétendu ne serait-ce que posséder ces armes, que les choses soient bien claires. Nous sommes totalement hostiles à l'utilisation d'armes chimiques contre quiconque, y compris contre ces groupes terroristes, et cela pour une raison simple : ces terroristes se dissimulent parmi les nôtres, parmi la population syrienne."
Quant à l'hypothèse du départ de Bachar al-Assad, "ce n'est ni plus ni moins qu'une insulte au peuple syrien et à sa dignité, lance Ali Abdelkarim Ali. Tout le monde sait que le peuple syrien soutient majoritairement son régime. Tout le peuple syrien est derrière Bachar al-Assad. Les chiffres que nous possédons lui donnent environ 70 % d'opinions favorables en Syrie."