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"Je fais un cauchemar"

Presse internationale, Jeudi 29 août 2013. Au menu de la presse internationale ce matin, le débat sur une possible intervention militaire en Syrie.

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On consacre cette revue de presse internationale au débat suscité par l’annonce d’une intervention occidentale en Syrie.
Barack Obama a déclaré hier qu’il n’avait "pas encore pris [sa] décision" au sujet de la "réponse" à donner à l’utilisation d’armes chimiques, mais il a dit clairement qu’il fallait que le gouvernement syrien [reçoive un message assez fort sur le fait qu'il ferait mieux de ne pas recommencer]. Le président a également pris la parole, hier, à Washington, à l’occasion des 50 ans du discours du Dr. King, "I have a dream" - ce qui a inspiré ce dessin à The Independent. A la tribune, Obama commence son discours : "Je fais un rê… un cauchemar", le cauchemar qu’en bombardant la Syrie, les Etats-Unis servent en réalité les intérêts d’Al-Qaida, tapie dans l’ombre.
"Je fais un cauchemar", répète Obama dans ce dessin du Guardian, où l’on voit l’obélisque du Washington Monument transformé en missile de croisière.
Après l’indignation des premiers instants, beaucoup font part de leurs doutes, notamment Hans Blix, qui livre ce matin une tribune au Guardian. Il est l’ancien directeur général de l'Agence internationale de l’Energie atomique, et surtout l’ancien responsable des inspecteurs de l’ONU chargés d'enquêter sur les supposés stocks d'armes de destruction massives de l’Irak en 2002 - stocks dont il n’avait alors pas confirmé l’existence. Ce qu’il dit, c’est que l’Occident n’a aucun mandat pour se comporter comme un gendarme mondial, et que si Obama décide de frapper la Syrie, il fera finalement la même chose que Bush en 2003 avec l’Irak."Oui, écrit-il, il y a beaucoup de preuves qui s’accumulent contre le régime d’Assad, mais pourquoi ne pas attendre le rapport des experts de l’ONU, et pourquoi ne pas attendre une décision de conseil de sécurité de l’ONU? Oui, nous pouvons partager le sentiment de John Kerry, qui a dit que le recours aux armes chimiques est une «obscénité morale", mais pensons-nous vraiment qu’une punition "mesurée et proportionnelle à la faute" équivaut à dire au régime: "vous pouvez continuer votre guerre, mais gardez-vous d’utiliser les armes chimiques." Pour Hans Blix, il n’y aurait qu’une seule solution: la cessation de toute aide extérieure à la poursuite du conflit, et l’obtention d’un cessez-le-feu, sous l’égide de l’ONU.
Dénoncée par Hans Blix, l’intervention occidentale est présentée comme une nécessité par le journal israélien Haaretz. Le quotidien de gauche écrit que les Américains n’ont pas d’autre choix. Haaretz n’oublie pas les risques qu’implique une intervention. "Mais non, ajoute le journal, il n’y a plus le choix, il faut agir: parce que nous sommes des êtres humains et que nous ne pouvons pas laisser d’autres êtres humains se faire exterminer et gazer. L’ordre international qui a été établi au lendemain de la seconde guerre mondiale l’a été pour que ce scénario horrible ne reproduise plus jamais".
Du côté de la Chine, rien ne saurait, en revanche, justifier des frappes sur la Syrie. The China Daily estime qu’aucune intervention ne peut être menée "sans bases légales solide". Le journal dit ne pas croire aux accusations occidentales: "Pourquoi donc le gouvernement syrien aurait-il commis un acte aussi suicidaire?".
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