Face à l'escalade diplomatique des derniers jours et à l'imminence d'une intervention étrangère en Syrie, Damas fait savoir qu'elle ne manquera pas de riposter à toute intervention. Elle évoque "des moyens de défense qui vont surprendre".
Alors qu'une intervention occidentale en Syrie semble imminente, Damas n'a pas tardé à prévenir qu'elle riposterait.
itMardi 27 août, le ministre des Affaires étrangères syrien Walid Mouallem a prévenu que son pays se défendrait contre toute frappe militaire. Il a souligné que la Syrie disposait de moyens de défense très importants.
"S'en prendre à la Syrie n'est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre les autres", a ainsi affirmé le chef de la diplomatie syrienne lors d'une conférence de presse à Damas.
"Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre avec les moyens dont nous disposons. La seconde est la meilleure: nous nous défendrons", a-t-il ajouté sans donner davantage de précisions.
Apporter des preuves de l'usage d'armes chimiques
L'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a déploré, mercredi 28 août, l'usage d'une "substance" lors de l'attaque du 21 août en Syrie.
"Il semble qu'une sorte de substance ait été utilisée tuant beaucoup de personnes, sans aucun doute plus de 100, certains parlent de 300, certains parlent de 600, peut-être 1 000, peut-être plus de 1 000", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse à Genève.
L'envoyé spécial a également déclaré qu'un feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU était nécessaire pour intervenir en Syrie.
Avec AFP
Alors que se précise la possibilité d'une frappe étrangère contre le régime en réaction aux attaques chimiques présumées, Walid Mouallem a par ailleurs fustigé ceux qui veulent attaquer son pays sans apporter, selon lui, la moindre preuve sur le recours de telles armes.
"Nous entendons les tambours de la guerre autour de nous. S'ils veulent mener une agression contre la Syrie, je pense qu'utiliser l'alibi des armes chimiques n'est pas exact du tout. Je les mets au défi de montrer ce qu'ils ont comme preuves", a-t-il souligné.
"Les forces armées syriennes ne peuvent pas détruire les traces d'armes chimiques car celles-ci se trouvent dans des régions sous contrôle des groupes armés", a-t-il également ajouté en référence aux rebelles.
L'intervention américaine "servira les intérêts d'Israël et du Front al-Nosra"
Le ministre a en outre prévenu qu'une telle attaque n'affecterait pas la campagne militaire menée par Damas contre les rebelles, depuis deux ans, notamment dans la Ghouta orientale.
Le Royaume-Uni a rédigé un projet de résolution qu'il présentera mercredi 28 août au Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué le Premier ministre britannique, David Cameron. Le texte condamne l'attaque chimique menée par le régime syrien et autorise la mise en place de moyens nécessaires à la protection des civils.
"S'ils pensent pouvoir ainsi empêcher la victoire de nos forces armées, ils se trompent", a-t-il souligné.
Pour lui, une intervention militaire internationale ne servirait que les intérêts d'Israël et d'Al-Qaïda. "L'effort de guerre mené par les États-Unis et leurs alliés servira les intérêts d'Israël et en deuxième lieu, le Front al-Nosra", groupe djihadiste combattant avec les rebelles syriens et qui a prêté allégeance à Al-Qaïda, a-t-il estimé.
L'armée syrienne qui mène une vaste offensive dans la région de Damas pour en déloger les rebelles, avait mené de violents bombardements le 21 août sur les régions de la Ghouta orientale (est de Damas) et Mouadamiyat al-Cham (sud-ouest). L'opposition puis les pays occidentaux l'ont accusée d'avoir eu recours à des armes chimiques qui ont tué des centaines de personnes.
Avec dépêches