
Dans un journal sud-africain, l’ex-président centrafricain François Bozizé attribue son renversement par les rebelles de la Séléka au président d'Afrique du Sud. Selon lui, Jacob Zuma n’a pas respecté un accord secret visant à le protéger.
Quatre mois après avoir été renversé par les rebelles centrafricains de la Séléka, Francois Bozizé sort une nouvelle fois de son silence. Après avoir accordé une interview à RFI diffusée le 10 août, il se confie au "Sunday Times" d’Afrique du Sud dans son édition du dimanche 25 août.
Dans cet entretien, qui s’est déroulé cette semaine à Paris où l’ex-homme fort de Bangui réside avec sa famille, François Bozizé revient sur les raison du coup d’État qui l’a dépossédé du pouvoir le 24 mars dernier. Selon lui, le président sud-africain Jacob Zuma n’a pas respecté à la lettre un accord secret de défense, qui datait de 2007.
François Bozizé dit avoir secrètement envoyé son fils, Jean-Francis, alors ministre centrafricain de la Défense, à Pretoria en décembre 2012, pour renouveler cet accord avec Jacob Zuma. Objectif : obtenir suffisamment de troupes sud-africaines et d’armes pour stopper l'avancée des rebelles de la Séléka sur la capitale, Bangui. Finalement, 200 soldats sud-africains environ sont arrivés en janvier 2013 en Centrafrique, très loin du nombre promis par Zuma, selon l’ex-président.
François Bozizé dit aussi avoir eu une "discussion frénétique" trois heures durant avec son homologue sud-africain, trois jours seulement avant la chute de Bangui, pour lui rappeler sa promessse passée. Au moment de la prise de la ville, 15 soldats sud-africains avaient trouvé la mort dans des combats avec les rebelles.
Comme il l’avait déjà déclaré sur RFI, François Bozizé a dit qu'il était à la recherche de soutiens pour revenir au pouvoir, laissant entendre qu'il pourrait utiliser la force si nécessaire.