
Israël a mené un raid vendredi contre une base palestinienne située au Liban, en réponse aux roquettes lancées la veille sur son territoire en provenance du Liban. Ces tirs avaient pourtant été revendiqués par un groupe djihadiste.
Alors que plusieurs roquettes ont été tirées, jeudi 22 août, du sud du Liban vers le nord d'Israël, l'État hébreu a répliqué vendredi en bombardant un objectif "terroriste" à Naameh, ville située entre la capitale libanaise Beyrouth et la ville de Saïda.
"L'armée de l'air israélienne a ciblé un site terroriste situé entre Beyrouth et Saïda en réponse aux quatre roquettes lancées sur le nord d'Israël hier", a ainsi annoncé Tsahal dans un communiqué, ajoutant que "les pilotes ont dit avoir touché la cible directement". "Israël ne tolérera pas les agressions terroristes provenant du Liban", a prévenu l'armée israélienne.
Le FPLP surpris d'être pris pour cible
Il semble que la cible en question soit une base palestinienne proche du régime syrien au Liban. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), connu pour son soutien au régime de Bachar al-Assad, a en effet affirmé qu'une de ses bases avait été attaquée dans la vallée de Naameh. Ce mouvement s'est dit surpris d'avoir été pris pour cible, les tirs de roquettes visant le nord d'Israël ayant été revendiqués par un groupe radical sunnite lié à Al-Qaïda.
"Le FPLP n'a rien à voir avec l'affaire des roquettes. Au contraire, nous estimons que le timing de ces roquettes est assez suspect, il y a des points d'interrogation", a affirmé à l'AFP un porte-parole du mouvement. "Les Israéliens tentent tout le temps de semer la dissension entre Palestiniens et Libanais", a-t-il ajouté.
Une source sécuritaire libanaise a de son côté confirmé qu'un missile était tombé près d'un réseau de tunnels utilisés par le FPLP au sud de Beyrouth.
Israël tient le Liban pour "institution responsable" des tirs de roquettes
Dans un précédent communiqué, l'armée israélienne avait tenu le Liban et l'armée libanaise "comme les institutions responsables" de l'attaque de la veille, précisant que les quatre roquettes avaient été tirées par des djihadistes.
Deux des quatre roquettes avaient frappé des zones peuplées, causant des dégâts mais pas de victimes. L'attaque a été revendiquée sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à Al-Qaïda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l'État hébreu en 2009 puis 2011.
Le président libanais, Michel Sleimane, a estimé que les tirs de roquettes étaient "une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU et de la souveraineté libanaise". "Je demande aux services concernés d'arrêter et de présenter à la justice les auteurs de ces actes."
Israël et le Liban n'ont jamais signé la paix mais la frontière entre les deux pays est restée relativement calme depuis la guerre de 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah.
Avec dépêches