
Presse internationale, Jeudi 22 août 2013. Au menu de la presse internationale ce matin, Damas accusée par l’opposition d’avoir eu recours aux armes chimiques. Les doutes, et l’inertie de la communauté internationale.
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On consacre cette revue de presse internationale aux accusations de recours aux armes chimiques en Syrie. Des accusations formulées par l’opposition syrienne, et sur lesquelles le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé à ce que «la lumière soit faite».
On s’interroge toujours sur la véracité de ces accusations extrêmement graves, mais ce qui ne fait pas de doute, c’est que les faubourgs de Damas ont connu hier une nouvelle journée d’intenses bombardements - à voir à la Une ce matin du Wall Street Journal, où l’on voit un homme s’enfuir en courant, un enfant dans les bras. Le régime a reconnu avoir mené des opérations militaires dans les zones sous contrôle des rebelles, mais il nie avoir eu recours aux armes chimiques.
Massacre», le mot est à la Une du Daily Mirror, qui ne s’embarrasse toutefois d’aucun conditionnel: «et maintenant, ils gazent des enfants», titre le tabloïd, en évoquant un «massacre des innocents».
Ailleurs le doute est à la mesure de l’horreur qui se reflète dans les images. A la Une du Guardian, celle d’un vieil homme penché sur le cadavre d’un nouveau-né, et du côté de The Independent, des hommes qui errent au milieu des morts, des civils probablement, morts ou désemparés.
Pour l’opposition syrienne, c’est désormais l’indécision de l’ONU, qui s’avère la plus mortelle. Cité par L’Orient Le Jour, l’opposant George Sabra, parle de 1300 morts lors de l’attaque présumée d’hier, et déclare: «Celui qui nous tue et tue nos enfants ce n’est pas seulement le régime. L’indécision américaine nous tue. Le silence de nos amis nous tue (...). L’indifférence des Arabes et des musulmans, l’hypocrisie du monde, que nous croyions libre, nous tuent».
La violence des images, et la force des mots, contre lesquels The Independent met toutefois en garde ses lecteurs. «Certes, l’évidence semble indéniable, irréfutable, mais rappelez-vous, la guerre en Syrie est aussi une guerre de propagande» écrit le journal, qui regrette l’étroitesse du mandat des inspecteurs de l’ONU, qui ne leur permettra sans doute pas de vérifier par eux-mêmes de ce dont il s’agit.
Pour The Guardian, la nature des symptômes présentés par les victimes rend tout à fait plausibles les accusations d’une attaque chimique, qui si elle était avérée, prouverait le choix d’une nouvelle stratégie à Damas, le régime syrien ayant finalement fait le calcul que quoi qu’il fasse, la communauté internationale restera inerte. Si tel est le cas, estime The Guardian, de nouvelles attaques chimiques pourraient avoir lieu à l’avenir. L’impunité dont jouit le régime ne peut que l’encourager à agir sans retenue.
The Guardian estime que la situation précaire dans les pays arabes contribue à la paralysie de la communauté internationale en Syrie, et elle paralyserait en premier lieu l’Administration Obama, d’après le site Slate, qui explique que chaque hésitation du président américain conforte un peu plus les autocrates moyen-orientaux. Slate ironise sur la fameuse «ligne rouge» évoquée par Barack Obama il y a tout juste un an: «Barack Obama serait bien avisé de ne plus jamais utiliser le terme «ligne rouge» à l’avenir, parce qu’à partir de maintenant, plus personne ne sait ce que cela veut dire».
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