Alors que son compagnon brésilien a été interpellé et interrogé pendant neuf heures par la police britannique, le journaliste du "Guardian" proche d'Edward Snowden a promis de publier de nouveaux documents compromettants dans l'affaire Prism.
Après l'interpellation par la police britannique de son compagnon brésilien, le journaliste américain Glenn Greenwald a promis, lundi 19 août, un nouveau scandale dans l'affaire Prism. Ce correspondant du "Guardian" au Brésil - le seul a avoir approché Edward Snowden depuis ses révélations sur les programmes d'espionnage américains - s'apprête à publier de nouveaux documents.
"Je vais être bien plus agressif dans mes déclarations à partir de maintenant. Je vais publier beaucoup plus de documents. Je vais aussi publier des documents sur la
Grande-Bretagne. J'ai de nombreux documents sur le système d'espionnage britannique. Je pense qu'ils vont regretter ce qu'ils ont fait", a menacé Glenn Greenwald, qui s'est exprimé en portugais devant la presse à l'aéroport de Rio, où il a retrouvé son compagnon à son retour au Brésil.
"Intimidation"
"Ils voulaient intimider notre pratique du journalisme, montrer qu'ils ont le pouvoir, ne pas rester inactifs mais nous attaquer de manière plus intensive si nous continuons de publier leurs secrets," a ajouté le journaliste. Dans une tribune publiée sur le site du "Guardian", le journal britannique pour lequel il travaille à Rio de Janeiro, Glenn Greenwald dénonce également un acte "d'intimidation", précisant que la police britannique a confisqué l'ordinateur portable, le téléphone et une clé USB appartenant à David Miranda, son partenaire. Celui-ci a été interpellé dimanche alors qu'il était en transit à Londres. Il a été interrogé pendant neuf heures, le maximum autorisé. Aucune inculpation ne lui a été notifiée.
David Miranda a déclaré aux journalistes que six agents britanniques l'avaient interrogé sans relâche sur tous les aspects de sa vie durant sa détention dans une salle de l'aéroport d'Heathrow. Les policiers ne l'ont libéré et ne lui ont rendu son passeport que lorsqu'il s'est mis à crier dans un salon de l'aéroport, a-t-il dit.
L'article 7 de la loi antiterroriste en question
Selon la police métropolitaine de Londres, Miranda a été interrogé en vertu de l'article VII de la loi antiterroriste 2000. Cet article permet à la police d'interroger préventivement toute personne soupçonnée de préparer des actes terroristes en Grande-Bretagne pour déterminer si elle représente une menace. Le Parti travailliste britannique a exhorté les autorités à justifier cette utilisation de la loi antiterroriste. Le Labour a déclaré que des soupçons d'abus pourraient nuire au soutien populaire en faveur de ces mesures.
Le "Guardian" s'est de son côté dit "effaré" après cette arrestation, tandis que le gouvernement brésilien a demandé à Londres des explications. "Cette mesure n'a aucune justification car elle vise une personne contre laquelle ne pèse aucune charge qui peut légitimer le recours à une telle législation", a dit le ministère brésilien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon la Maison Blanche, les autorités britanniques ont bien notifié à l'avance à leurs homologues américains leur intention d'interroger David Miranda. "Mais il s'agit d'une décision prise par les seules autorités britanniques" à qui nous n'avions rien demandé, a assuré Josh Earnest, porte-parole de la présidence américaine.
Avec dépêches