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RD Congo : 82 enfants libérés des griffes de miliciens Maï-Maï

Plus de 80 enfants, âgés de 8 à 17 ans, ont été retirés des mains de miliciens Maï-Maï, qui les avaient recrutés de force dans l'est de la RD Congo, a annoncé vendredi l'ONU. La moitié d'entre eux ont déjà pu rejoindre leurs familles.

Plus de 80 enfants, dont certains n'ont que 8 ans et qui avaient été recrutés de force par la milice Bakata-Katanga, active dans la province instable du Katanga (est de la République démocratique du Congo) ont pu rejoindre leurs familles, a annoncé l'ONU vendredi 16 août.

La Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) "salue" dans un communiqué "la séparation de 82 enfants, dont 13 filles, du groupe armé Maï-Maï Bakata-Katanga, survenue entre le 13 et le 15 août 2013". "L'âge de ces enfants, selon la Mosnuco, varie de 8 à 17 ans" et ils auraient été recrutés "durant les six derniers mois" par la milice.

Les enfants, selon l’organisation, ont été "identifiés et séparés" des miliciens "grâce à une action combinée des agences œuvrant dans le domaine de la protection de l'enfant". Quarante d'entre eux ont été "immédiatement" ramenés à leur famille et les autres ont été pris en charge en attendant leur tour.

"Un crime de guerre"

"Nous sommes très préoccupés par les rapports faisant état de recrutements en cours, par le groupe Maï-Maï Bakata-Katanga mais aussi par d'autres groupes dans l'est de la RDC", a déclaré le chef de la Monusco, Martin Kobler, cité dans le communiqué. Il a rappelé que le recrutement d'enfants "pourrait constituer un crime de guerre". La Monusco estime, elle, que, "depuis le début de cette année, 163 enfants, dont 22 filles, ont été séparés des Maï-Maï Bakata-Katanga par la force de l’ONU et des partenaires travaillant dans le secteur de la protection de l'enfant".

Le Katanga, province d’origine du chef de l'État Joseph Kabila, est régulièrement secoué par des velléités sécessionnistes. En juillet 1960, quelques semaines après l'indépendance du Congo de la Belgique, Moïse Tshombe avait proclamé l'indépendance de cette riche province, obligeant l'ONU à intervenir.

Depuis plusieurs mois, la province, principale région économique de la RDC, est agitée par des troubles menés par les indépendantistes Bakata-Katanga, qui se plaignent de la mauvaise répartition des richesses entre le nord de la province, déshérité, et le sud, exploité par de nombreuses compagnies étrangères.

En mars, les Bakata-Katanga, ou Kata Katanga, étaient venus jusque dans Lubumbashi, la capitale provinciale. Venus du nord, ils avaient défilé en ville des armes à la main - avec des enfants - jusqu'à ce que des combats les opposent à l'armée aux abords du gouvernorat. Ces affrontements avaient fait 23 morts, selon le bilan officiel.

Avec dépêches