Un attentat à la voiture piégée a eu lieu dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Selon une source militaire, l'attaque, qui intervient au lendemain d'un discours de Hassan Nasrallah, a fait au moins 22 morts.
Un attentat à la voiture piégée a eu lieu dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Selon un bilan de la Croix-Rouge, l'attaque, qui intervient au lendemain d'un discours de Hassan Nasrallah, a fait au moins 22 morts et près de 325 blessés.
La banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah chiite allié du régime syrien, a été secouée jeudi 15 août par une puissante explosion. Selon l’agence nationale libanaise, il s’agit d’un attentat à la voiture piégée. L’attaque s’est produite à Roueiss, un secteur populaire de la capitale libanaise.
"L’explosion a été entendue dans toute la capitale et même au-delà", a témoigné sur l’antenne de FRANCE 24, Marc Saikali, directeur de la rédaction, présent à Beyrouth au moment de l’attentat. "La voiture contenait entre 60 et 90 kilos d’explosifs", précise-t-il.
itUn témoin a indiqué sur l'antenne de la chaîne Al-Mayadine, proche du Hezbollah, avoir vu de nombreuses victimes : "Il y a beaucoup de corps, un énorme incendie et de très importants dégâts. Les ambulances sont arrivées sur place". Un panache de fumée noire était ainsi visible au-dessus de la périphérie sud, très peuplée, de la capitale.
Un périmètre de sécurité a rapidement été établi autour du lieu de l'explosion. Des tirs ont également été entendus après la déflagration.
Un défi lancé au chef du Hezbollah
Cette explosion survient au lendemain d'une interview du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad, durant laquelle il avait affirmé avoir pris des mesures pour éviter un second attentat après celui du 9 juillet. Il y a un mois, une précédente attaque à la voiture piégée dans la même région avait en effet fait une cinquantaine de blessés. Un groupuscule syrien inconnu, Brigade 313, avait revendiqué cet acte au nom de l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime syrien.
L’attentat de jeudi a quant à lui été revendiqué dans une vidéo par un groupuscule inconnu, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite du prophète Mahomet). "Toi le cochon Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car vous ne comprenez toujours pas", a expliqué dans ce document un homme cagoulé, accompagné de deux hommes armés.
Une piste israélienne ?
Le président de la République libanaise Michel Sleimane a condamné cet attentat qu’il a qualifié de "criminel" et de "lâche". Selon lui, cette attaque porte "les empreintes d’Israël", ennemi juré du Hezbollah.
Interrogé par l’AFP, l'analyste et expert du mouvement chiite libanais, Waddah Charara, opte également pour cette piste. "Cet attentat s'inscrit dans la guerre que se livre Israël et le mouvement chiite et qui s'est traduit récemment par l'incursion de soldats israéliens en territoire libanais", a-t-il expliqué. "L'État hébreu et le Hezbollah s'échangent actuellement des messages explosifs"'.
Un deuil national a été décrété pour vendredi au Liban par le Premier ministre Najib Mikati.
Avec dépêches