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Pour la Bundesbank, un nouveau plan d'aide à la Grèce est nécessaire

La Bundesbank, la banque centrale allemande, estime qu'un nouveau plan de sauvetage financier de la Grèce va devoir être mis en œuvre, au plus tard début 2014, rapporte l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel".

Alors que la zone euro commence à montrer des signes de sortie de crise, un pays continue, encore et toujours, de s'enfoncer dans le marasme économique : la Grèce. A tel point que la Bundesbank, la banque centrale allemande, prévoit qu'un nouveau plan de sauvetage financier international va devoir être mis en place début 2014 pour soutenir Athènes, rapporte dimanche 11 août l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel".

Dans un document interne, que le journal allemand a pu consulter, la Bundesbank rappelle que la Grèce a déjà utilisé 90% des 240 milliards d'euros d'aides apportés depuis 2010 par l'Union européenne, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE). Mais selon l'institution financière de Francfort, cette manne n'a pas permis à Athènes d'assainir suffisament ses finances. Pourtant il y a urgence : fin 2014, le pays est censé ne plus avoir besoin de l'aide internationale. Un scénario plus qu'improbable pour la Bundesbank, en l'état actuel des choses.

Les principaux indicateurs économiques semblent, en effet, donner raison à la banque centrale allemande. En récession depuis six ans, la Grèce ne devrait pas renouer avec la croissance avant 2016, d'après le FMI. Le taux de chômage est passé de 10% en 2010 à 27,6% en avril 2013. Dans ces conditions, Athènes ne réussit pas à maîtriser sa dette publique, qui continue de s'alourdir pour atteindre 160% du PIB au deuxième trimestre 2013, contre 156% au premier trimestre.

Mauvaise nouvelle pour Angela Merkel

Cette prévision de la Bundesbank, qui souligne à quel point l'aide financière internationale n'a pas suffi à sauver la Grèce, est également une mauvaise nouvelle pour Angela Merkel. Ce rapport interne pourrait, en effet, relancer le débat en Allemagne sur l'attitude de la chancelière, soupçonnée par certains de minimiser délibérément la situation financière de la Grèce pour ne pas compromettre ses chances de remporter les élections du 22 septembre prochain.

Le gouvernement allemand assure régulièrement que le redressement de la Grèce est en bonne voie et rejette l'hypothèse de la nécessité d'une nouvelle aide ou d'un allègement de la dette grecque. Une attitude critiquée par l'opposition. À commencer par Peer Steinbrück, le chef de file du Parti social-démocrate (SPD - gauche allemande), qui accuse Angela Merkel de dissimuler aux contribuables, et donc aux électeurs, les risques de voir l'Allemagne contrainte de financer une nouvelle aide à la Grèce.

Avec dépêches