L'Inde accuse formellement l'armée pakistanaise d'avoir tué cinq soldats indiens, lundi soir, dans le Cachemire, région revendiquée par les deux pays. Islamabad accuse pour sa part l'armée indienne d’avoir blessé un civil pakistanais.
L'Inde a pour la première fois jeudi 8 août accusé directement l'armée pakistanaise d'être impliquée dans l'attaque qui a coûté la vie à cinq militaires indiens, deux jours auparavant près de la Ligne de contrôle (Loc), frontière séparant de facto les deux pays dans la région disputée du Cachemire.
S'exprimant devant le Parlement, le ministre indien de la Défense A.K. Antony a prévenu que cet incident affecterait le processus de rapprochement entre les deux pays, laissant planer la menace d'une riposte militaire. "Il est désormais évident que des troupes d'élite de l'armée pakistanaise sont impliquées dans cette attaque", a-t-il affirmé.
"Il ne faut pas considérer comme acquis que nous ferons preuve de retenue, ni jamais mettre en doute la capacité de nos forces armées ni la détermination du gouvernement à préserver l'inviolabilité de la Ligne de contrôle", a poursuivi A.K. Antony.
Le Pakistan accuse l’Inde d’avoir blessé un civil
Le Pakistan dément pour sa part tout lien avec la mort de ces cinq militaires, incident parmi les plus graves entre les deux puissances rivales depuis la conclusion d'un cessez-le-feu en 2003, mais le Premier ministre Nawaz Sharif a adopté un ton conciliant.
Dans un communiqué publié par le ministère pakistanais des Affaires étrangères, le chef du gouvernement a dit qu'il comptait toujours rencontrer son homologue indien, Manmohan Singh, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, qui se tiendra en septembre à New York. "Au cours de cette rencontre, nous évoquerons les mesures à prendre pour renforcer la confiance et consolider cette relation", a dit Nawaz Sharif, cité par le communiqué.
À son tour, l'armée pakistanaise a accusé jeudi les forces indiennes d'avoir grièvement blessé un civil pakistanais en ouvrant le feu sans raison à la frontière au Cachemire, selon un responsable sous le sceau de l'anonymat.
Avec dépêches