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Michel Gbagbo : "Ma libération, un premier pas vers la réconciliation en Côte d’Ivoire"

La justice ivoirienne a ordonné lundi 5 août la libération de 14 proches de l'ex-président Laurent Gbagbo dont son fils, Michel, qui a accordé son premier entretien télévisé à FRANCE 24.

Il a choisi la date anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le 7 août, pour s’exprimer. Fraîchement sorti de prison, Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a donné sa première interview télévisée à FRANCE 24 depuis le jardin de la résidence familiale à Abidjan.

Les dates-clé

- 28 novembre 2010 : second tour de l'élection présidentielle qui oppose Alassane Ouattara et Laurent Gbgabo. Le président sortant refuse de reconnaître la victoire de son adversaire.

- 30 novembre 2010 - 11 avril 2011 : crise politique ivoirienne. De nombreuses violences entre les partisans des deux camps sont recensées. Selon l'ONU, environ 3 000 personnes ont été tuées durant cette crise post-électorale.

- 11 avril 2011 : arrestation de Laurent Gbagbo par les forces du président Ouattara.

Arrêté le 11 avril 2011 dans le bunker de son père, le quadragénaire fait partie des 14 personnalités pro-Gbagbo, détenues depuis la crise postélectorale de 2010-2011, que la justice a fait libérer lundi 5 août.

Il s'est montré particulièrement optimiste au sujet du processus de réconciliation dans son pays. Selon lui, ces 14 libérations devraient installer "un dialogue plus franc et plus détendu" entre le gouvernement et l’opposition. "C’est un premier pas vers la réconciliation mais d’autres restent à franchir", nuance-t-il toutefois, conscient que le processus pourrait être long.

Toujours poursuivi pour atteinte à la défense nationale, rébellion et constitution de bande armée, son procès devrait se tenir d’ici la fin de l’année. Laurent Gbagbo, pour sa part, est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l'humanité.

"J’ai subi quelques mauvais traitements"

Bien que reconnaissant envers la justice ivoirienne, Michel Gbagbo fait tout de même état de quelques sévices subis lors de son incarcération. "J’ai subi quelques mauvais traitements, des insultes et des vexations. J’ai même vu ces histoires sortir sur les réseaux sociaux mais tout cela remonte au début de cette affaire rocambolesque", se souvient-il.

Désormais, il veut se concentrer sur le futur : "Je veux retrouver un pays de plus en plus réconcilié où on fait de la politique sans violence. Je veux jouer ma partition", a-t-il par ailleurs déclaré à l’AFP.

Née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait quelque 3 000 morts en Côte d’Ivoire.

Avec dépêches