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Les autorités américaines ont ouvert deux procédures à l'encontre de la Bank of America, accusée d'avoir "trompé" les investisseurs sur la qualité de produits financiers adossés à des hypothèques immobilières avant la crise des "subprimes".

L'administration Obama continue à essayer de solder les comptes de la crise des "subprimes" qui a ébranlé, en 2008, la planète financière. En février, la justice américaine a ouvert une enquête contre l'agence de notation Standard & Poor's et, il y a quelques semaines, elle a obtenu la condamnation de l'ancien trader de Goldman Sachs, Fabrice Tourre. Cette fois-ci, c'est la deuxième plus importante banque des États-Unis, Bank of America, qui est dans le collimateur des autorités.

Le département américain de la Justice a déposé, mardi 6 août, deux plaintes contre la banque, suspectée d'avoir "menti" aux investisseurs sur la qualité et la solidité de près de 850 millions de dollars de produits financiers adossés à des hypothèques immobilières qui se sont avérés pour partie "toxiques".

Les autorités accusent Bank of America d'avoir volontairement éviter de regarder de plus près si les produits vendus étaient suffisamment solides et d'avoir, en outre, "menti" sur le risque que représentaient ces investissements. Conséquence : les détenteurs de ces titres ont perdu plus de 100 millions de dollars lorsque la bulle immobilière a éclaté, selon le département de la Justice.

"Déchets toxiques"

Pourtant, d'après les enquêteurs, Bank of America était consciente de la mauvaise qualité des produits qu'elle cherchait à écouler. L'acte d'accusation rappelle, ainsi, que Ken Lewis, alors PDG de Bank of America, avait qualifié, en interne, ces titres de "déchets toxiques" dont il fallait se débarrasser.

Bank of America a nié, mardi, être responsable des pertes des investisseurs. La banque rappelle que les produits financiers incriminés ont été moins affectés par la crise des "subprimes" que d'autres titres vendus à l'époque et souligne que les investisseurs concernées étaient tous "suffisamment sophistiqués pour avoir accès aux informations nécessaires" afin d'évaluer les risques.

Le département de la Justice n'a pas précisé combien il comptait demander en dédommagement lors du procès. Les autorités devraient au minimum chercher à récupérer les 100 millions que les investisseurs ont perdu dans l'affaire.

Ce n'est pas la première fois que Bank of America est ainsi visée par une procédure judiciaire pour son rôle, ou celui de ses filiales, durant la crise des "subprimes". Depuis 2008, l'institution financière a versé près de 45 milliards de dollars pour mettre fin à toutes les actions en justice engagées contre elle.

Avec dépêches