Le ministère de l'Intérieur espagnol a indiqué que le pédophile multirécidiviste condamné à 30 ans de prison, mais qui avait bénéficié par erreur d'une grâce accordée par le roi du Maroc Mohammed VI, a été arrêté lundi à Murcie, en Espagne.
Sa cavale aura été de courte durée. Daniel Galvan Vina, le pédophile espagnol grâcié par erreur le 31 juillet par le roi du Maroc Mohammed VI, a été interpellé par les autorités espagnoles lundi 5 août à Murcie, dans le sud-est de l’Espagne. Selon une source judiciaire, il doit comparaître dès mardi devant le tribunal madrilène de l'Audience nationale, l'une des principales institutions judiciaires du pays. Un juge décidera alors si Galvan doit purger sa peine en Espagne ou non.
Condamné en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs de quatre à quinze ans au Maroc, le "violeur de Kénitra", dont la récente libération a provoqué de vives protestations dans le royaume, est parvenu à quitter le territoire marocain alors que le roi était revenu sur sa grâce 48 heures après l’avoir prononcée.
Mohammed VI "a été plus loin" que la demande de Juan Carlos
En parallèle, Mohammed VI a décidé de révoquer, lundi 5 août, le directeur de l'administration pénitentiaire. "L'enquête a conclu que ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée par le Cabinet royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l'intéressé", indique un communiqué du palais royal.
Du côté de la Maison royale espagnole, un porte-parole a déclaré lundi que le roi Juan Carlos s’était simplement intéressé à la situation des prisonniers hispaniques au Maroc", durant sa rencontre en juillet avec le roi Mohammed VI. Il a ajouté que la Madrid n'avait jamais sollicité une telle mesure et que Mohammed VI "a été plus loin" que l'intérêt exprimé par Juan Carlos en l'informant quelques jours après sa visite qu'il avait décidé de grâcier 48 prisonniers espagnols.
Toutefois, lors d'une rencontre avec le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkiran, le roi Juan Carlos avait "demandé formellement que l'un d'eux, un camionneur atteint de diabète et d'une maladie du cœur, puisse rentrer en Espagne pour y purger sa peine", toujours selon le porte-parole. N’ayant pas profité de la grâce royale, la situation de cet homme, condamné pour trafic de haschich, "n'a pas encore été résolue."
Confusion de listes de prisonniers ?
Un article du journal "El Pais" fait état d’une version des faits quelque peu divergente. Le quotidien affirme notamment, selon des informations fournies par l’ambassadeur espagnol à Rabat et des sources concordantes, que le gouvernement espagnol aurait bel et bien demandé le transfert de Daniel Galvan Vina, mais en aucun cas son pardon.
Madrid "a transmis deux listes de prisonniers au Maroc. L’une contenant les demandes de pardon pour 15 prisonniers, l’autre demandant le transfert de 33 détenus. Les deux listes ont probablement été mélangées puisque le roi leur a tous accordé le pardon", écrit le quotidien espagnol.
Le ministère marocain de la Justice a indiqué que deux hauts fonctionnaires allaient se rendre en Espagne mardi pour discuter de ce dossier avec leurs homologues espagnols.
Avec dépêches