![Polémique autour des propos du vice-Premier ministre japonais sur les nazis Polémique autour des propos du vice-Premier ministre japonais sur les nazis](/data/posts/2022/07/18/1658152419_Polemique-autour-des-propos-du-vice-Premier-ministre-japonais-sur-les-nazis.jpg)
Après avoir déclaré que le Japon pourrait s’inspirer de la réforme de la Constitution allemande par les nazis, le vice-Premier ministre japonais a retiré ses propos jeudi. Cette déclaration avait suscité une vive polémique.
Le vice-Premier ministre japonais a retiré ses propos, mais le mal est fait. En déclarant que le Japon pourrait s’inspirer de la manière dont le régime nazi avait réformé la Constitution allemande, Taro Aso s’est attiré une volée de critiques.
Des propos énoncés lundi 29 juillet par l’homme politique de droite, lors d'un débat organisé par un groupe conservateur sur la réforme de la Constitution pacifiste, imposée au Japon en 1947 par l’occupant américain. "La Constitution de l'Allemagne de Weimar a été modifiée avant que personne ne s'en aperçoive (...) Pourquoi ne pas s'inspirer de cette technique?", s'était interrogé Taro Aso.
Des déclarations blessantes
En réaction à cette sortie, la Chine et les deux Corée ont exprimé des critiques. Le porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a notamment estimé mardi que les déclarations de M. Aso "blessaient beaucoup de gens" et heurtaient "les peuples des pays voisins du Japon envahis par l'armée impériale nippone dans le passé". "Les dirigeants politiques japonais doivent faire attention à ce qu'ils disent", a ajouté Cho Tai-young.
Le Centre Simon Wiesenthal, une ONG américaine spécialisée dans l'histoire de l’Holocauste, a pour sa part affirmé que "les seules leçons en matière de gouvernement que des responsables puissent tirer du Troisième Reich nazi portent sur les choses à ne pas faire".
Susciter un débat de fond sur la Constitution
De son côté, le gouvernement japonais a tenu à souligner que les propos du vice-Premier ministre ne reflétaient en rien la position officielle. "Le gouvernement Abe ne considèrera jamais le régime nazi de façon positive", a déclaré le porte-parole Yoshihide Suga lors d'une conférence de presse jeudi. Le même jour, Taro Aso a fait marche arrière et retiré ses propos.
"J'ai mis en avant les changements apportés par le régime nazi à la Constitution de Weimar pour montrer qu'il s'agit d'un mauvais exemple de changements effectués sans débat de fond ou sans l'accord des citoyens", s’est rattrapé le vice-Premier ministre. "J'aimerais retirer la déclaration dans laquelle j'ai cité le régime nazi en exemple".
Le Premier ministre du Japon, Shinzo Abe, a plusieurs fois exprimé le souhait de modifier la Constitution de 1947, afin notamment de permettre aux forces japonaises de pratiquer une "auto-défense collective" pour, par exemple, venir en aide à un pays allié.
Avec dépêches