Alors que des résultats partiels donnent Ibrahim Boubacar Keïta largement en tête de l'élection présidentielle, le parti de Soumaïla Cissé dénonce des fraudes. La formation estime "sûr à 100%" un second tour avec IBK.
Au Mali, les partisans du candidat à la présidentielle Soumaïla Cissé ne cachent pas leur colère. Lors d'un meeting à Bamako, mercredi 31 juillet, la formation de l'ancien ministre des Finances a dénoncé les résultats partiels annoncés la veille et jugés prématurés. Selon cette première tendance, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, disposerait d'une large avance sur ses concurrents, et notamment sur Soumaïla Cissé, 63 ans, qui serait, lui, arrivé en deuxième position.
"Nous dénonçons un bourrage des urnes" lors du premier tour du scrutin tenu le 28 juillet, a déclaré Madou Diallo, responsable des jeunes de l'Union pour la République et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé. Madou Diallo n'a cependant pas fourni de détails sur les auteurs et l'ampleur des fraudes, ni sur les zones où elles se seraient produites.
Près de 700 000 voix en-deça de la majorité
"Malgré ce bourrage, selon nos chiffres, un second tour est inévitable pour départager notre candidat Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keïta", a-t-il ajouté devant un millier de personnes. Selon les chiffres de l'URD, l'ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta disposerait de 1 100 000 voix, soit 700 000 en-deça de la majorité.
Le ministre "a annoncé un taux de participation de 53 % selon des résultats partiels. Cela donne à peu près 3 600 000 électeurs qui ont voté. Cela veut dire qu'il faudra au minimum 1 800 000 voix pour passer au premier tour, or, à ce jour, aucun candidat n'a plus d'un million de voix", a soutenu Madou Diallo. "Il est sûr à 100 % qu'il y a un second tour", a-t-il poursuivi.
Mardi, le ministre de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, avait parlé d'écarts "importants" entre Ibrahim Boubacar Keïta et ses concurrents avant d'ajouter : "Si ces écarts sont confirmés, il n'y aura pas de deuxième tour". Pour Madou Diallo, le ministre de l'Administration territoriale "doit démissionner et une commission internationale de dépouillement des bulletins de vote doit prendre le relais".
Avec dépêches