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Participation en forte baisse au second tour de la présidentielle

Avec un taux de 19,53 % seulement à la mi-journée, la participation au second tour de la présidentielle macédonienne est en forte baisse par rapport au premier. S'il n'atteint pas 40 %, les Macédoniens devront revoter.

AFP - Les Macédoniens votaient dimanche dans le calme pour le deuxième tour de l'élection présidentielle mais la participation était en début d'après-midi très sensiblement en baisse par rapport au premier tour.

Le taux de participation s'élevait à 13H00 (11H00 GMT) à 19,53% des inscrits, un chiffre nettement inférieur à celui enregistré à la même heure au premier tour, qui était alors de 26,24%, a indiqué le président de la Commission électorale, Aleksandar Novakovski.

La participation est capitale pour ce scrutin car la loi électorale macédonienne stipule que 40% au moins des électeurs doivent voter, faute de quoi le pays devra organiser dans un délai de six mois de nouvelles élections présidentielles.

M. Novakovski a assuré que le scrutin se déroulait "dans une atmosphère calme et pacifique" et qu'aucune "irrégularité" n'avait été "officiellement" enregistrée.

Il a toutefois admis que des "plaintes" avaient été émises de la ville de Struga (sud-ouest) où deux candidats s'affrontent aux élections locales dans un climat de tension. Des vérifications doivent avoir lieu.

Les Macédoniens votent pour élire leur président pour un mandat de cinq ans mais aussi leur maire dans plusieurs municipalités.

La participation des Albanais de Macédoine, qui représentent 25% de l'électorat, constitue la grande inconnue du scrutin.

Plusieurs de leurs représentants, notamment Imer Salmani qui avait obtenu un score honorable au premier tour, n'ont pas donné de consignes de vote.

Selon des sources concordantes, la participation était faible dans les régions de Tetovo et Gostivar, où réside une majorité d'Albanais.

Le candidat du VMRO-DPMNE, le parti conservateur au pouvoir, Gjorgji Ivanov, est opposé à celui de l'Union sociale-démocrate, le principal parti de l'opposition, Ljubomir Frckoski. Les derniers sondages désignaient Gjorgji Ivanov comme le favori.

La Macédoine doit "avant tout" régler la question du nom du pays qui l'oppose à la Grèce depuis dix-huit ans, car cela entrave les perspectives de Skopje vers l'Union européenne et aussi pour l'adhésion à l'Otan, a déclaré M. Ivanov après avoir voté.

Athènes bloque la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom, considérant qu'il fait partie exclusivement de son patrimoine historique national. La Grèce avait refusé l'année dernière l'adhésion de la Macédoine à l'Otan en raison de cette affaire.

M. Frckoski a espéré aussi que le différend avec la Grèce serait résolu "assez vite". "L'Otan est très importante pour nous. Il s'agit de notre première priorité", a-t-il souligné à l'AFP.

Le président macédonien détient de par la Constitution une fonction essentiellement honorifique; il est cependant le commandant en chef des armées et a son mot à dire en matière de politique étrangère. L'essentiel du pouvoir revient au chef du gouvernement.

Cette élection présidentielle macédonienne revêt une importance capitale pour l'avenir européen du pays.

La Macédoine ne peut pas se permettre que le scrutin soit entaché d'incidents ou de violences, comme ce fut le cas l'année dernière pour les élections législatives. Un tel scénario ne ferait que repousser encore l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE.

Candidate à l'Union depuis fin 2005, la Macédoine piétine depuis dans sa progression vers l'Europe.